Décevant sur toute la ligne
J’étais resté plutôt sur une bonne impression avec les deux précédents 100% Marvel (« Une mort Annoncée » et « Le Nom de la Rose ») dédiés à la rousse pulpeuse de chez Marvel ! C’est donc tout naturellement que je me suis procuré « Ce qu’ils disent d’elle ». J’ai par contre mis beaucoup de temps à le lire, la faute à des dessins d’un Sean Phillips en très petite forme, terriblement mal servi par les finitions de Bill Sienkiewicz donnant un aspect brouillon, et les couleurs de Dan Brown trop souvent ternes ou mal choisies et avec un mauvais travail sur le sombres.
Puis je me suis lancé ; et au malaise avec les dessins s’est rajouté celui de l’histoire. Difficile de rentrer dedans, et encore plus difficile d’y rester !
En fuite et recherchée par des adversaires qui unissent leurs forces pour se venger, vers qui va bien pouvoir se tourner Black Widow ? Si elle a toutes les raisons de pouvoir faire confiance à Nick Fury ou a son ancien amant, Daredevil, peut-elle vraiment se fier à son ancienne collègue Yelena Belova ?
S’il y a bien une chose que je n’aime pas quand je lis un comics, c’est de mettre trois jours à ramer pour rentrer dans une histoire, car j’ai l’impression d’arriver en plein milieu de quelque chose ! Comme avec cette minisérie sur Black Widow. Je ne comprends rien sur les faits qui lui sont reprochés et qui justifient sa fuite. Les personnages qui la poursuivent sont d’illustres inconnus, et ses précédentes victimes, qui attisent tant la colère des ses poursuivants, le sont encore davantage. Difficile dans ce cas là de réussir à capter le train pour rentrer dans l’histoire.
Au bout d’un moment, on y arrive enfin ! Et cela devient encore plus difficile de réussir à s’intéresser à cette saga. Black Widow, qui a déjà perdu son charme grâce aux coups de crayons de Sienkiewicz, perd également la personnalité qui la rend si intéressante dans les séries Avengers. Bon, il est sûr que la voir se démener ainsi pour une gamine dont je ne connais rien n’aide pas non plus à comprendre certaines réactions. Et la saga dure six chapitres, autant dire c’est très long, et l’on sent bien ces six chapitres passer !
Black Widow est donc recherchée, presque comme ennemie publique numéro une, et fuit donc à Cuba où elle va retrouver une autre Black Widow : Yelena Belova. Elle ne sert pas à grand-chose si ce n’est permettre à Natasha de reprendre son souffle dans sa cavale. Elle va retrouver la trace de la gamine qu’elle recherche avec hargne dans une drôle d’usine, où les femmes sont droguées pour monter machinalement et rapidement des sortes de poupées barbies… Elle est poursuivit par un agent de la NSA, inconnue, véritable garçon manqué, qui lui en veut du meurtre de son collègue, inconnu lui aussi. D’un psychopathe qui lui en veut pour une raison inconnue. Et d’un jeune marine inconnu, et que l’on ne verra au final quasiment pas…, lui en voulant pour le meurtre de son père inconnu lui aussi.
Ne parlons pas de Nick Fury et Daredevil. C’est une véritable farce. Ils doivent être là juste pour remplir le quota de super-héros obligatoire dans une mini-série Marvel, tant ils sont inutiles et font plus office de potiches qu’autre chose !
La fin est tout aussi insignifiante que le reste. Natasha qui est à ce moment dans un m… noire est sauvée par une Yelena Belova qui arrive comme un cheveu sur la soupe, alors que quelques pages plus tôt, on nous explique qu’elle a raccroché…
Black Widow ne récupère pas son statut, Nick Fury est traité comme un simple agent du S.H.I.E.L.D. Difficile dans ces conditions de situer cette mini dans la chronologie. Tant ce qui s’y passe ne colle à rien dans la continuité des séries Avengers ou Soldat de l’Hiver.
Bref, graphiquement très faible et très gênant, une histoire qui sort de nulle part, totalement inintéressante, un Black Widow méconnaissable, et le pire dans tout ça, c’est que je n’ai aucune envie de découvrir comment tout rentre dans l’ordre pour Natasha par la suite…