La découverte du premier tome recueillant les péripéties de Roy et Mac, flics ripoux et canailles arrivistes, avait été une bonne surprise. Et même si l’effet de découverte n’est plus là, c’est un plaisir de les retrouver avec leurs magouilles sordides, leurs mauvais goûts amoraux, et toute la galerie de personnages qui les entoure.


Mais une fois encore, la série ne se suit pas pour ses intrigues principales, tant les épisodes ont du mal à conclure quoi que ce soit, préférant divaguer vers de nouveaux bas côtés. La dette de Roy et Mac auprès de Josh, bobo psychopathe, chef de gang et bon chef de famille, court toujours, sans grandes implications. Josh ne fait d’ailleurs que peu d’apparitions, et c’est bien dommage, tant le personnage, à la fois dangereux et moderne, entre le psychopathe et le papa poule un peu hipster, est fascinant.


A la suite de la fin du premier tome, une nouvelle direction s’ajoute, avec la mort d’une starlette alors que Roy devait la protéger. La résolution de l’enquête va traîner, mais c’est pour mieux nous offrir de nouveaux personnages dont le maire, nouvel élu, un jeune adulte qui veut bien faire mais malgré tout un peu glandeur, amateur de jeux vidéo et de fumette. Ou des toxicos pas très dégourdis, très maladroits, habituellement embauchés par Roy pour récupérer les affaires de célébrités pour les revendre sur le dark web (culottes usagées et tampons sanguinolents étant très prisés) mais qui se sont retrouvés impliqués dans ce scandale.


Mac continue sur sa lancée dans un nouveau service, indépendamment de Roy, et la cohabitation avec Bretzel, terrible chien intègre se passe finalement assez bien, peut-être même trop bien. En effet, il cherche à utiliser sa nouvelle place pour faire rentrer de la drogue. Ses passages sont moins intéressants, car peut-être moins sordides ou sarcastiques qu’avec Roy, et qu’une fois encore cela manque de rebondissements.


Heureusement, il reste toujours cet humour grinçant. La vision sarcastique de Nick Spencer sur ce monde dérangé est une fois de plus bien incisive, Roy, Mac ou Josh n’étant que des représentants de ce nouveau monde arriviste, à la morale délabrée. Certains dialogues, certaines scènes croustillent sous la dent. Le dessin incisif et anguleux de Steve Lieber et la mise en couleurs de Ryan Hill accompagnent bien la suite des histoires de Roy et Mac. L’effet de surprise n’est plus là et la série se perd un peu mais qu’importe, son mauvais esprit et ses personnages hauts en couleurs suffisent à en apprécier une nouvelle fois la lecture.

SimplySmackkk
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le 16 déc. 2021

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