Bonjour. Bonjour, prenez vos places, installez-vous. Aujourd'hui dans notre cours hebdomadaire de comicsologie de la Sorbonne, consacré aux "Personnages dans les comics : quelle part laissée aux médias non papiers", nous nous intéressons à un cas d'école : celui du Dr. Harleen Quinzel, alias la pétillante Harley Quinn.


Fait assez rare pour être souligné : le personnage d'Harley Quinn provient de l'excellente série animé de Bruce Timm. La psychiatre toquée, tombée folle amoureuse du Joker dont elle était le médecin, a tellement plu aux fans qu'elle est rapidement entrée dans l'univers DC par la grande porte. Cependant, depuis le grand reboot de DC lors des New 52, les origines d'Harley Quinn ont été quelque peu modifiées par rapport à celles que l'on connaissait jusqu'à présent.


Toujours psychiatre au sein de l'asile d'Arkham, le Dr. Harleen Quinzel conserve dans un premier temps une relation médecin-patient avec le clown prince du crime et n'est pas sensible à ses charmes. Ce n'est qu'après un jeu de manipulation et de torture physique comme mentale que la thérapeute succombera au charme de Mr. J, l'aidant finalement à s'évader. Après une série d'évènements qui mène à déclarer la mort du Joker, Harley est livrée à elle-même, complètement indépendante. C'est à ce stade que l'on retrouve notre héroïne. Tout au long de ce volume, nous suivons les pérégrinations d'Harley à travers de courtes histoires, toutes prenant place dans le quartier des docks où Harley a élu domicile. La vie n'est pas tranquille cependant : l'Arlequine est traquée par une tripotée de tueurs à gage.



Deadpool Quinn



Le moins que l'on puisse dire, c'est que Jimmy Palmiotti et Amanda Conner se font plaisir. Avec Harley Quinn, DC trouve son "presque Deadpool". L'écurie de Batman et Superman peut en effet se permettre des écarts de moralités sans craindre d'entacher la réputation de son héroïne dont la plastique avantageuse est constamment mise en valeur par le trait de Chad Hardin (aaaaaah, les femmes dans les comics...). Ainsi pleuvent les accès de violence, les jeux de mots moisis, et les références à l'univers DC plus ou moins bien planquées. On ne tirera pas sur l'ambulance du scénario, le principe étant ici de placer notre Harley préférée dans des situations critique plus qu'au centre d'une intrigue solide. On appréciera donc de retrouver la fille au maillet en plein match de roller derby. L'album, qui regroupe les numéros 1 à 8 de la série (plus quelques friandises croustillantes !), est sans grande prétention ni surprises. Les auteurs donnent au lecteur exactement ce qu'il attend d'une série sur Harley Quinn. Et c'est peut-être bien ça le problème.



Fan service



Explication : les créateurs d'Harley Quinn ont réussi le tour de force de rassembler une immense communauté de fans, ces derniers restant plus ou moins fidèles en fonction des différentes versions du personnage (Arkham City, qu'as-tu fait ?). Et qui dit fan, dit fan service. Les gimmicks et balises d'Harley déboulent sans grande finesse, munis de leurs sabots géants de sept lieues en plomb. On donne au lecteur sa dose d'Harley, comme on donne la viande aux fauves : les références au Joker, l'ambiguïté sexuelle avec Poison Ivy, un girl power taillé pour un comics à destination du public masculin...


Et pourtant comment lui en vouloir ? N'est-ce pas les valeurs sûres qu'on demande à une Harley : bruyante, rutilante et sans surprise ?

AlainStarman
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le 1 nov. 2015

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Le  Fléau

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