Jason Aaron nous offre une saga en cinq partie sur un récit de guerre, sur celle qui semble le plus fasciner les Américains, le Vietnam. Il fait suivre au lecteur le destin de deux hommes que tout oppose et qui pourtant se retrouvent au même endroit à faire la même chose. Il montre au lecteur ce qui semble pour lui être le visage de l’adversaire, l’autre côté. En suivant parallèlement Vo et Everett, le lecteur peut voir comment chacun gère le conflit, sa peur, sa vie dans cette guerre jusqu’au moment ultime.
Si l’intention est bonne, je trouve dommage que le personnage que l’on voit le plus soit Bill Everett. J’aurais préféré un peu plus de parité avec une même mise en avant de Vo Bin Daï pour que le titre et la couverture soient plus justifiés. Pour le coup, c’est bien le soldat américain que l’on met le plus en avant avec ses peurs, ses illusions et autres (surtout dans les premiers numéros mais après, Aaron se rattrape). C’est très bien en soit mais ça ne fait guère qu’un récit de plus sur le sujet et non pas celui qui va montrer l’autre côté du miroir, comment il a été vécu par les Vietnamiens. Le montage alterné ne fonctionne vraiment pas bien au départ puis s’intensifie pour culminer à la fin et là, c’est très bon.

En plus de cette désillusion, j’ai trouvé que le scénariste s’était fait plaisir avec un vibrant mais trop long et beaucoup trop plagié hommage à Full Metal Jacket. J’adore ce passage du film mais le faire de manière presque identique était-ce une nécessité ? Je ne pense pas et je vois ça comme un plaisir et une petite faiblesse. Pour le reste, c’est assez caricatural et ça m’a fait penser au Punisher Born de Garth Ennis.

Vous l’aurez compris, je pense soit être passé à côté soit ne pas avoir aimé cette série d’un point de vue du scénario. Bien que la qualité soit là, il y a de très bonnes idées comme le fait que l’ennemi est toujours invisible, ce démontage de la propagande par le scénariste, les cauchemars...

Niveau dessin, c’est un Cameron Stewart dans une forme exceptionnelle. Bien décidé à rendre le plus vrai possible ses dessins, Cameron est parti sur place pour voir ce qui s’était passé. Il a fait énormément de dessins (compris dans les bonus) et le résultat est splendide. Les planches sont très riches, denses, très fortes que ce soit dans la composition ou dans les expressions des visages. Les couleurs utilisées pour la guerre donnent un sentiment de violence décuplée. C’est une réussite totale de ce côté.

Mon avis : Je ne sais pas ce que j’attendais de ce récit, mais je dois dire que je l’ai lu passionnément, mais que sa relecture pour le chroniquer m’a laissé un goût de tout ça pour ça. Je pense être donc passé à côté de cette histoire que je conseille malgré tout.
Kab
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le 5 mars 2014

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Kab

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