C'est un très bon début! Dead End est... Badass justement!

Assassin de l'un des chefs de la pègre locale et voleur d'une formidable somme en diamants, Dead End est désormais considéré comme l'ennemi public numéro 1 de Roman City... une ville protégée par l'implacable Black Snake. Vingt-cinq ans plus tôt, Dead End est encore le jeune et détesté Jack Parks, souffre-douleur de son lycée, jusqu'au moment où il décide de se venger de tous ceux qui l'ont malmené.

Bad Ass est un comics français. Oui messieurs ! Il fait parti de la collection French Comics : Comics Fabric de chez Delcourt. Au même titre que des titres comme Nightfall, Metropolis, le Cercle ou encore prochainement Superworld. Petit mot sur les auteurs. Le titre est signé Herik Hanna, qui a travaillé sur « La Grande Evasion : Void 01 » avec Sean Phillips (pas avec n’importe qui donc), sur « Le Casse » avec Trevor Hairsine. Quant au dessinateur Bruno Bessadi il est le dessinateur de Zorn et Dirna.

La bonne surprise commence dès la première page avec une rue très vivante, vue de haut. On comprend d’emblée que les dessins s’annoncent détaillés et de très bonne facture. Le seul petit bémol que je retiens de suite également, c’est la police des textes, cela rappelle beaucoup trop le franco-belge. Niveau scénario c’est plus long à rentrer dedans. Entre un personnage égocentrique et antipathique et des flash-back multiples, on s’y perd un peu. Pire, pendant un petit moment j’ai craint avoir entamé un mauvais comics. Puis tout s’emballe. Les bons éléments, les bonnes surprises s’enchaînent. Un énorme homme dragon, Amadeus Kitty et son look à la Mozart en beaucoup plus sexy et le danger énorme que représente, sans que nous le sachions, une cigarette. Et à partir de là, je n’ai pu refermer mon comics avant de le finir. Et je pleure de devoir attendre le tome suivant.

Nous suivons donc les aventures de Dead End, alias Jack Parks, véritable assassin à la solde du plus offrant, enfin quand il ne décide pas de la jouer en solo. C’est un méchant certes, et assez violent certes aussi, mais que l’on prend un malin plaisir à apprécier. Il est tellement sûr de lui, tellement narcissique mais tellement charismatique, un peu comme un docteur House, en plus égocentrique, croisé avec un Dexter, la moral en moins avec l’humour trash de l’ourson Ted. Bref un mélange détonnant.

A travers les flash-back, on découvre un ado boutonneux, à s’en dégueulasser la main quand on le frappe, et maladroit (pire que Pierre Richard). Véritable souffre douleur de toute l’école, il déverse sa rage verbale sur le corps enseignant, sachant parfaitement piquer là où il faut. Du coup le pauvre, enfin il cherche un peu aussi, s’en prend plein la tronche de tous les côté. Il cherche aussi car il refuse de s’écraser, et il finira par faire la connerie de trop et gagnera un formidable séjour à l’hopital. Gagner est le mot juste, à partir de ce séjour, sa vie va prendre un nouveau tournant.

Beau gosse, argent, talent inouï à tous les sports, après son séjour à l’hôpital, Jack devient un type chanceux, tellement chanceux qu’en fait… non je vous laisse découvrir, car l’idée est absolument géniale. Il va alors faire payer à toutes personnes qu’il croise la souffrance vécue étant enfant. C’est violent mais tellement jouissif à lire.
Alors oui, on sent qu’il y a beaucoup d’inspirations, et même de sacrés clins d’œil (Fred le majordome de BlackSnake n’est pas s’en rappeler un autre homme de maison auquel on a juste à rajouter le « Al »). C’est donc bourré de clins d’œil, mais Herik Hanna ose aller plus loin que Marvel par exemple. Ne nous voilons pas la face, Dead End est dans la même optique qu’un Deadpool. Beau parleur, toujours à faire de l’humour, mercenaire. Mais la grosse différence c’est que Deadpool est excusé par sa folie, son côté loufoque prend le dessus. Dead End prent un pied possible, de façon la plus saine possible, à tuer tout ce qui bouge, et n’hésite pas à tourner en dérision ses actes les plus affreux.

Côté du dessin, cela reste sur toute la longueur à l’image de la première page : de l’excellent travail. Fluide et pourtant riche en détails, une mise en page assez classique avec cependant un bon rythme de lecture. Excellent boulot sur les scènes de combats, intense mais très soigné, les visages ne sont pas bâclés, bien au contraire comme cela arrive parfois dans les scènes d’actions. Les personnages sont beaux, bien qu’un peu cartoony. Notons que Bessadi ne ménage pas sa peine sur les scènes gores, il s’en donne même à cœur choix.

Bref, Bad Ass, est une véritable découverte, nos auteurs français ne s’interdisent rien et nous offre un comics d’humour trash et sans complexe avec une version sans entrave de Deadpool. De superbes dessins, une bonne immersion, un personnage tellement méchant et cruel, mais auquel on accroche de façon coupable. Certes c’est violent (un peu sexy des fois) et donc à ne pas mettre entre toutes les mains, mais ceux, qui comme moi, oseront tenter l’expérience vont vraiment adorer. C’est bourré de références, non pas parodiées mais réinventées de façon fortes amusantes. Herik Hanna vient de nous offrir un nouvel univers de jeu qui s’annonce fort plaisant.
Vivement le tome 2, sur le personnage The Voice (capable de manipuler les gens pour leur faire faire ce qu’elle veut, le plus souvent inavouable…) qui sort le 18 septembre.
Et dire que je n’ai même pas parlé de Bob, sa voiture machiavélique prenant autant de plaisir que lui à tuer…
Romain_Bouvet
8
Écrit par

Créée

le 12 déc. 2013

Critique lue 372 fois

2 j'aime

Romain Bouvet

Écrit par

Critique lue 372 fois

2

D'autres avis sur Dead End - Bad Ass, tome 1

Dead End - Bad Ass, tome 1
Truman-
7

Critique de Dead End - Bad Ass, tome 1 par Truman-

Bad Ass c'est l'histoire d'un mec au visage rempli de boutons au lycée, il est la risée de tous et en prend plein la tronche, un jours il se fait tabasser et fait un petit séjours a l’hôpital, en...

le 2 oct. 2013

5 j'aime

Dead End - Bad Ass, tome 1
Nilo
7

On est chez les Bisounours, ici ? - Non.

Badass, c'est le super-méchant des supers-héros de comics. Ne vous y laissez pas prendre, ce n'est pas un comics américain, mais bien un comics franco-français... Tellement bien fait, qu'on voit pas...

Par

le 7 avr. 2013

4 j'aime

1

Dead End - Bad Ass, tome 1
Romain_Bouvet
8

C'est un très bon début! Dead End est... Badass justement!

Assassin de l'un des chefs de la pègre locale et voleur d'une formidable somme en diamants, Dead End est désormais considéré comme l'ennemi public numéro 1 de Roman City... une ville protégée par...

le 12 déc. 2013

2 j'aime

Du même critique

Le Deuil de la famille - Batman, tome 3
Romain_Bouvet
3

Un Joker qui n'en a que le nom, un Batman qui n'en est pas un...

À peine remis de son éprouvant combat contre la Cour des Hiboux, Batman voit revenir son pire cauchemar, le plus terrible de ses adversaires : le Joker ! Et cette fois-ci le Clown Prince du Crime est...

le 14 févr. 2014

17 j'aime

4

Batman : Silence
Romain_Bouvet
4

Trop d’étalages!

Batman Silence ! Le run de 12 numéros du duo Jeph Loeb et Jim Lee, ou comment essayer de faire intervenir le plus de personnages possibles en un court laps de temps. C’est la première chose que l’on...

le 13 déc. 2013

17 j'aime

5