Ne touchez pas à mes lunettes
Kaare Andrews est vraiment un auteur atypique.
Dessinateur aux styles multiples, il s'est démarqué ses dernières années sur des projets divers et variés seul ou accompagnés ( comme ici avec Zeb Wells ) mais ne restant jamais bien longtemps en poste ( le Iron Fist actuel est son premier projet de série mensualisé)
J'ai même appris en fouillant sur SC qu'il avait comme autre passion les films d'horreurs et qu'il avait à son actif 3 longs métrages ( m'en demandez pas plus , je ne les ai pas vu et vu ma frilosité devant le genre, je ne pense pas que je le verrais un jour )
Depuis , Spider-Man : Empire, il s'est construit un design qui rend hommage au Frank Miller de l'époque de Dark Knight et d'ailleurs en poussant la comparaison, si on a souvent comparé son Empire à Dark Knight , on peu voir ce Spider-Man / Octopus comme une variation de Killing Joke.
Alors bien sûr, Octopus n'est pas aussi charismatique et énigmatique que le Joker mais il n'en est pas moins inintéressant et réédité cet album en pleine période de Superior Spider-Man s'avère judicieux (même si , petit coup de gueule : j'en ai un peu marre que Panini réédite 50 fois les mêmes choses alors que certains récits attendent encore à la porte ....)
Enfin bref, cette mini est assez réussie dans le genre.
On y découvre un Octopus maltraité mais qui très vite se dirige vers la mauvaise voie et semble aimer ça.
Le côté obsessionnel du personnage est parfaitement retranscrit et le rend aussi un peu plus fou voire flippant.
Ses rapports avec ses parents sont assez classiques dans le genre même si il y a des pistes avec sa mère qui aurait mérité d'être plus développés.
Quand à Spider-Man, personnage assez secondaire ici, il se lie assez rapidement au destin du Docteur sans que ça soit fait de façon artificiel ( même si , on pourrait chipoter sur la chronologie )
Le style d'Andrews colle parfaitement à l'intrigue et rajoute une ambiance sombre et enragée.
Certaines pages sont sublimes (notamment les crises de folie d'Otto Octavius)
Si ce "année un" n'est pas vraiment un récit indispensable, il permet néanmoins de découvrir une facette plutôt méconnu du vilain aux tentacules