Dream Team
7.5
Dream Team

Manga de Takeshi Hinata (2003)

Dream Team, ou "Ahiru no sora", aurait pu être un banal et honnête manga sur le basket, profitant timidement de son héritage vis-à-vis de Slam Dunk, en terme de rebondissement scénaristiques et d'écriture des personnages, tout en tentant de marquer sa différence, malheureusement de manière trop effacée, à l'image de I'll.


Pourtant, non content de proposer, dans un premier temps une intrigue bien rythmée et des personnages certes classique mais très attachants, l'auteur va progressivement mettre en place son univers, incorporer différentes thématiques et références propre à d'autres mangas connu (GTO, Slam Dunk, I'll...), développer l'ensemble des personnages, leur donnant ainsi une identité propre.


Ce développement des personnages, ainsi que l'attachement qu'on éprouve à leurs égards, est rendu possible grâce à l'utilisation d'un humour potache, rappelant les meilleurs moments comique de Young GTO, ou d'Hajime No Ippo, ainsi que la mise en avant de certains aspects de la vie lycéenne des différents protagonistes, banals mais indispensable à la création d'empathie.


Mais ce qui va réellement permettre à l'oeuvre de se différencier parmi la multitude de manga de sport lycéen "nekketsu-esque", c'est la manière dont l'auteur va aborder le triptyque effort/défaite/victoire, et son impact sur le développement des personnages et de l'intrigue.


En effet, contrairement à bon nombre d'oeuvre de ce type, ici, la notion d'effort n’apparaît pas comme une science quasi exacte, décidant à elle seule de la victoire ou de la défaite des protagonistes, de multiples facteurs pouvant décider du résultat d'un match, ce qui permet à l'oeuvre de sortir des schémas classique du genre (défaite, puis victoire bien plus tard face à l'équipe rivale etc...), et d'acquérir un sens de l’imprévisibilité et du suspens tout à fait appréciable.


Ainsi, la mise en avant de l'ensemble des efforts fournis par les personnages,permet de favoriser leurs développements en tant que protagonistes, mais aussi en terme d'interactions entre eux, leurs relations évoluant grandement au fil des tomes.


Concernant l'aspect mise en scène / dessin, exit les poses inspirées par des joueurs de la NBA à la Slam Dunk, l'auteur propose une mise en scène sobre et efficace durant les matchs, cependant moins intuitive, en terme de compréhension, que son aîné.


Le coup de crayon de l'auteur, curieux hybride entre la légèreté et la simplicité des traits typé "shojo" et une manière de dessiner certains visages proche de Tsutomu Takahashi, est très particulier, certes imparfait à bien des égards (surtout au début), mais ne manque pas de caractère, et rempli parfaitement son office (certaines doubles pages et couvertures sont incroyable).


En définitive, j'ai vraiment l'impression de ne pas avoir véritablement rendu justice à Dream Team, injustement boudé dans nos contrés, tant le manga se révèle incroyablement dense et ambitieux de par ce qu'il tente de raconter. L'auteur à réussi, par l'intermédiaire de certaines sous intrigues et thématiques, à introduire au sein du récit un grand nombre de références diverses, contribuant ainsi à sa richesse.



Il n'y a que pour les études que les résultats sont proportionnels au travail fourni.
Leur conception de l'effort et de la réussite est loin d'être aussi superficielle.



Bref, lisez Dream Team

Vrael
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Créée

le 7 sept. 2016

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