Une mission secrète, un chevalier obscur, de l’esclavagisme et … plein plein de bière.


L’album qui a fait passer Grogro de personnage secondaire rigolo à véritable star de la série ! Si l’ambition de Sfar et Trondheim était au départ de « raconter une grande aventure d’un personnage secondaire du Donjon », le résultat est tellement parfait que le personnage de Grogro va voir sa côte de popularité exploser et va dès lors devenir un personnage récurrent dans la série, au point d’occuper de plus en plus souvent le devant de la scène voire même de faire de l’ombre aux héros désignés de la série (sa forte présence au détriment de Herbert et Marvin dans la série Donjon Parade – et notamment dans le cinquième album Technique Grogro – est à ce titre très significative). Pour en revenir à cet album-ci, on peut dire que l’ensemble est réellement parfait.


Récapitulons. Le scénario ? Tout bonnement génial. A partir d’une idée hyper basique (Grogro est missionné pour rapporter de la bière au Donjon), Sfar et Trondheim développent une histoire rocambolesque et inattendue où quiproquos, action débile, péripéties foireuses et malentendus se succèdent, pour aboutir à une aventure d’un burlesque effarant. L’humour ? Omniprésent, très drôle et jamais vulgaire. Entre répliques pleine d’esprit et situations comiques, le rire est garanti. L’action ? L’album n’en manque pas, entre grosses bagarres loufoques dans les tavernes ou une arène de gladiateurs, attaque de lapins zombifiés, road-trip à travers Terra Amata … on ne s’ennuie à aucun moment. Les personnages ? Grandioses. Sfar et Trondheim ont eu le génie d’imaginer un acolyte à Grogro, qui le seconderait (très maladroitement) dans sa mission : c’est l'inénarrable Tonfa, archétype de l’aventurier moyen. Le tandem Grogro – Tonfa (au parler et au comportement primitif pour l’un ; au phrasé alambiqué et à l’attitude grandiloquente pour l’autre) est tellement jouissif qu’il éclipse les autres personnages de ce récit, le petit Marvin Rouge compris ! Et si l’on ajoute la présence d’un très vieux Gardien, des stupides Lapins racistes de Zootamauxime et de morts-vivants et mercenaires en tous genres, on ne peut que se réjouir. Bref, la liste des points positifs est encore longue tant cet album est à mes yeux une totale réussite.


Mais si Du ramdam chez les brasseurs est l’un des meilleurs Donjon toutes sous-séries confondues, c’est parce qu’en plus de son scénario jouissif, l’album bénéficie d’un traitement graphique particulièrement attrayant. Yoann développe ici la même technique de dessin que dans sa série Toto l’ornithorynque, à savoir un trait épais et chaleureux, magnifiquement coloré, qui évoque un peu les peintures aborigènes ancestrales. Ce dessin tout en couleurs directes, à la fois très personnel et parfaitement adapté à Donjon, sort vraiment des sentiers battus et apporte une nouvelle vision de l’univers créé par Sfar et Trondheim. C’est un avis très subjectif, mais je trouve que graphiquement, cet album est le plus beau de la série.


Pour résumer : histoire décalée + humour potache hilarant + personnages hauts-en-couleurs + splendeur graphique = chef d’œuvre.

_minot_
10
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le 21 mars 2021

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