Suite directe du plan de Largo visant à mettre fin à un trafic de drogue incluant son groupe, ce nouveau tome reprend, finalement, pas mal d'éléments de la première intrigue. Non pas avec une tentative de prise de pouvoirs, mais avec l'idée d'un traître, d'un Judas au sein de l'organisation.
Le tome se concentre beaucoup sur Simon, avec une réelle mise en avant de lui ainsi que d'un florilège d'actions dans tous les sens. Pour autant, le manque de réparti de ses adversaires et surtout le sentiment de ronronnement dans l'Histoire empêche d'avoir des surprises.
Cette histoire est à la fois une de mes préférées et une des plus décevantes, tant j'aurai aimé qu'on parle plus du traître, qui surprend par ce choix.
L'intérêt cependant premier est de faire écho au discours du chef du village du tome précédent : Largo Winch connaît maintenant l'existence des traîtres dans les guerres financières, il connaît le rôle des espions et sait manipuler cela. Il est loin d'être aussi naïf que lors de l'OPA de Cotton.
Largo, surtout, a accepté d'être comme le chef de village : impitoyable. Et tant pis s'il doit tuer des personnes, des dizaines de personnes là où rien ne l'y oblige. Il doit montrer ses décisions. Ainsi, les pages finales du tome font un écho à ce discours précédent pour montrer, avec subtilité que l'ère de l'innocence est finie.
Avant, Largo tuait pour se défendre, pour sauver sa vie lorsqu'elle était réellement menacée. Maintenant, il peut tuer pour se venger, par justice, pour montrer ce qu'on risque à l'attaquer.
L'innocence étant partie, il est intéressant d'essayer de deviner ce que l'avenir lui réserve.