Note : 9/10
End of Days – Daredevil, tome 1 frappe fort dès l’ouverture : Matt Murdock meurt. Brutalement. Et pourtant, c’est après sa mort que tout commence. Bendis, Mack, Maleev, Sienkiewicz et Janson livrent ici bien plus qu’un récit "What if". C’est un polar noir, un hommage, une introspection, et surtout un vrai testament narratif.
En suivant Ben Urich, journaliste désabusé, dans une enquête à la croisée des souvenirs et des secrets, les auteurs nous font redécouvrir l’univers de Daredevil à travers ceux qui restent. Pas de grand affrontement final, pas d’ultime costume clinquant. Juste la vérité, ou ce qu’il en reste.
Visuellement, c’est un bijou. Le mélange des styles – du crayonné nerveux de Sienkiewicz à la photo-sombre de Maleev – traduit l’effritement d’un mythe. Chaque planche semble sortir d’un cauchemar urbain, parfaitement raccord avec le ton crépusculaire du récit.
Le plus marquant ? La subtilité. Ce n’est jamais larmoyant, jamais cliché. Juste humain. L’ultime mystère, "Mapone", résonne comme un écho lointain, une vérité intime que le lecteur n’a pas besoin de comprendre pour ressentir.
Un must pour tout fan de Daredevil qui veut autre chose qu’un simple run de baston. C’est sombre, c’est beau, et ça laisse une trace.