le 29 avr. 2017
Beau et c'est tout.
Acheté uniquement grâce au nom de Sean Murphy, pour moi le plus talentueux des dessinateurs actuels. La note que je donne est en grande partie due à son talent, son soucis du détail et à sa capacité...
La très forte mini-série de Rick Remender et Sean Murphy prend fin dans ce second volume au cours duquel Debbie se mue en fantôme vengeur d'un Eden profané. De son côté, son amant, Teddy est redevenu le terrible Led Dent, servile agent de Flak, magnat des médias et tyran des masses abruties qui forment ce qui reste d'une bien triste humanité.
Le premier volume de Tokyo Ghost nous avait fait forte impression : on y découvrait une dystopie outrée mais crédible dans son principe, sorte de caricature inquiétante des dérives de notre société du spectacle, fondée sur la consommation effrénée de divertissements devenus d’autant plus aliénants que nous sommes à présent, à l’ère du numérique, constamment connectés à une offre aussi vaine que pléthorique.
En 2089, Flak Corp règne sur un monde où l’ensemble de l’humanité est devenue accro à la technologie et aux univers virtuels qu’elle offre. Pour une réalité laissée à la dérive et un environnement dévasté par la pollution et la corruption. Seul havre dans un océan putride : la ville de Tokyo où Debbie avait tenté de se réfugier avec Teddy, son amant, agent du pouvoir mais qu’elle tente de sevrer de son addiction.
Malheureusement, celle-ci s’avère la plus forte entraînant un drame irréversible : la chute de Tokyo. La domination de Flak s’avère désormais totale et planétaire, et nous retrouvons, au début du tome 2, notre immoral magnat souhaitant construire sa nouvelle capitale sur les ruines du dernier paradis vert de la Terre.
Alors que les préparatifs du déménagement du pouvoir vont bon train, notamment grâce aux bons office de Led Dent, Debbie surgit du néant sous la forme d’un fantôme vengeur. Mais la solution recherchée par notre héroïne pourrait entrainer l’avènement d’un mal plus grand encore que celui qu’elle compte abattre.
Sans véritablement décevoir, ce second volume se situe en-deçà des attentes suscitées par l’excellente première partie de cette aventure. La reprise de l’action peine à faire sens et à déployer une véritable intensité. Si les cartes ont bien été redistribuées, les personnages se révèlent moins ambivalents, plus caricaturaux qu’ils n’étaient au début du récit. En somme, l’intrigue surprend moins et l’univers, désormais connu, a moins à offrir en termes de découvertes au lecteur.
Mais malgré un début poussif, reste un dénouement qui tient lui toutes ses promesses : à côté d’une Debbie qui oscille entre Katana et Princesse Mononoke, on retrouve quelque quelque chose de l’ordre d’un Batman, entre monde en décrépitude, justice nocturne, molosse complètement shooté évoquant Bane dans ses pires aspects et surtout un histrion dont la folie meurtrière fait immanquablement penser au Joker. Tout ceci permet d’offrir quelques jolis moments de bravoure à notre héroïne, même si l’on est tout de même un peu dubitatif en ce qui concerne la péripétie qui lui permet de l’emporter sur son ultime adversaire. De quoi, malgré tout, finir en beauté un bien jolie série.
D’autant plus jolie que le propos de Rick Remender est magistralement servi par le dessin de Sean Murphy (The Wake, Punk Rock Jesus ou encore Chrononauts), qui s’affirme comme l’un des très grands dessinateurs de comics du moment. Rien que pour ses planches absolument splendides, dont certaines sont encore en vente chez la Galerie 9e Art, ce second tome de Tokyo Ghost vaut le détour.
On hésitera du coup à prendre l’édition N&B du volume, puisque Urban Comics propose ce format à côté de celui, classique, en couleurs (c’est Matt Holligsworth qui se charge de cet aspect du travail). Mais il faudra certainement faire vite car les exemplaires de cette édition deviennent difficiles à trouver.
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Créée
le 6 juin 2017
Critique lue 550 fois
le 29 avr. 2017
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