Le Guerrier Eternel est vraiment un personnage que j’affectionne particulièrement dans l’univers Valiant. Un personnage immortel, à la tâche importante, primordiale même, mais ingrate, et à la vie tellement triste et douloureuse. Un personnage auquel on peut aisément s’identifier, si on retire le côté éternel bien entendu. Un personnage avec qui on vibre. J’avais vraiment hâte de me jeter dans ce nouveau tome, nous proposant certaines de ses chroniques.


Gilad Anni-Padda est le Guerrier Eternel, le protecteur de la Terre. Par la voix de son messager, le Géomancien, la planète lui dicte ses ordres. Mais après des milliers d’années à lui obéir, à verser le sang pour elle, Gilad doute. Et s’il n’était qu’une arme manipulée par une maîtresse qu’il ne comprend pas ?
Voici le récit de ses aventures passées et futures, chroniquées par Greg Pak (Planète Hulk), Peter Milligan (Britannia) et Robert Venditti (X-O Manowar), et illustrées par Trevor Hairsine (Eternity), Robert Gil (Book of Death), Cary Nord (Conan) et Renato Guedes (Bloodshot Salvation).
(Contient les épisodes Eternal Warrior #1 à 8, Eternal Warrior : Days of Steel #1 à 3 et Eternal Warrior : The Awakening #1)


Ce nouveau tome du Guerrier Eternel nous présente donc plusieurs histoires du personnages, plusieurs chroniques, comme l’indique le titre du livre.


Avec la première intrigue, nous plongeons loin dans le passé de Gilad, en plein coeur de la Mésopotamie Antique. On y assiste à un drame, puisque le fils de Gilad, Mitu, est tué sur le champ de bataille, par sa fille, Xaran. Le temps d’un claquement de doigts, Gilad perd ses deux enfants !


Bien des années plus tard, en Afrique, nous retrouvons un Gilad qui a décidé de tourner le dos au Géomancien. Notre héros est en plein doute. Il ne sait plus si ce qu’il fait est juste, s’il agit pour le bien, s’il n’est pas manipuler. Tant de massacres, tant de morts, tant de sang, est-ce que la finalité de ses actes méritent un tel tribut ? Mais l’arrivée, surprise (tant pour le lecteur que pour Gilad, de Xaran, sa fille meurtrière et fougueuse, va encore davantage l’interloquer.


Gilad en a assez, se débarrassant des nouveaux hérauts de la nature, il décide de se débarrasser du dieu de la nature, celui-là même qui joue avec lui et sa fille depuis des millénaires. Malheureusement pour Gilad, la réunion de famille ne s’arrête pas là, puisque le Géomancien de cette époque lui explique que son véritable ennemi est Nergal, le dieu de l’obscurité, et véritable instigateur de tout ce chaos. Le problème. Le héraut de Nergal n’est autre que Mitu, son fils mort il y a plus de 6000 ans !


Tout par de Gilad ! Barbare qui n’aime pas tuer, il a toujours préféré son fils à sa fille, installant une jalousie destructrice entre les deux. Et l’on en voit le résultat. Des millénaires plus tard, le barbare pacifiste se rend compte qu’il tue à tour de bras pour une chimère. Dans le passé Gilad a détruit sa famille, dans le présent il risque de détruire le monde.


Greg Pak fait monter la tension épisode après épisode, bien aidé par les dessins incroyables de Trevor Hairsine. Et alors que les choses s’accélèrent, que des décisions drastiques sont prises, on passe à tout autre chose. Incompréhensible, nous n’avons aucune explication quant au grand final ! Vraiment dommage, le récit est vraiment intéressant, et le questionnement de Gilad très pertinent.


Graphiquement donc, les dessins de Trevor Hairsine sont juste fantastiques, nous emportant totalement dans le récit. Des dessins immersifs, montrant bien la violence qui entoure le personnage. Les flashbacks sont l’œuvre de différents artistes, de niveaux très différents hélas.


La seconde intrigue de Greg Pak, nous emporte loin dans le futur ! Gilad qui est immortel, y a les cheveux blancs. Nous sommes en 4001, dans un monde post apocalyptique. La technologie a quasiment disparu et les hommes sont revenus à la préhistoire. Mais des créatures cybernétiques les attaques pour les capturer et en faire des esclaves, et se transforment en bombes nucléaires si on les attaque.


Gilad, est devenu l’empereur éternel de quelques tribus humaines. Lorsque ces créatures attaquent les siens, et les contaminent, Gilad n’a pas d’autre choix que de reprendre les armes et se rendre à Big Town, une ville qui cherche à « restaurer » la technologie sans savoir ce qu’ils font, ou les risques inconsidérés et mortels qu’ils prennent !


Avec cette seconde intrigue, Greg Pak nous propose une sorte de fable anti technologie, anti science. Une histoire qui nous montre que toutes ces créations, ces technologies, si elles sont utiles ne sont pas forcément bénéfiques et rarement nécessaires. Et comme dans toute fable, il nous propose son lot de morales à travers la petite-fille de Gilad. Une petite fille qui va se montrer potentiellement très dangereuse… Un bon récit, avec toujours les superbes dessins de Hairsine.


Retour dans le passé ensuite, à l’époque des Carolingiens avec Peter Milligan. Le géomancien, sous forme de corbeau, donne des missions à Gilad pour aider les Carolingiens face aux Magyars. Un sauveur doit apparaître. Malheureusement, Gilad n’a que peu d’informations et va devoir se débrouiller pour découvrir lequel des deux jumeaux venant de naître se trouvant face à lui et le fameux sauveurs.


Un récit amusant, où Gilad se questionnent déjà sur le bien fondé de ses actes et du Géomancien. Une courte histoire qui va permettre à Peter Milligan de nous montrer de bien belle façon que la plume est plus forte que l’épée. Le tout avec d’assez jolis dessins de la part de Cary Nord. Pas mon dessinateur préféré, mais un style un peu flou qui sied à merveille à ce genre de récits.


Ces chroniques se terminent avec un épisode narrant les origines du personnage, enfin, de son immortalité.


Bref, des histoires différentes, très différentes, des époques différentes, mais toujours le même questionnement, est ce que le fond mérite la forme ? Est-ce qu’une cause mérite tant de morts et de sang ? Une question qui aura une réponse différente selon les époques, la personne interrogée, l’urgence de la situation, mais à laquelle nous pouvons tous donner notre réponse.

Romain_Bouvet
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le 2 avr. 2022

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Romain Bouvet

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