Les Dieux sont parmi nous. Tous les 90 ans, ils se réincarnent dans une douzaine de jeunes gens qui développent alors un charisme susceptible de soulever les foules et de modifier la marche du monde. Et à notre époque, ils prennent la forme des nos idoles contemporaines : les pop stars.


Douze dieux. Mais de panthéons bien différents. Douze dieux qui s’incarnent sur Terre tous les 90 ans, sans qu’il s’agisse des mêmes à chaque fois. Douze jeunes gens devenus divinités mais qui n’ont que deux années pour marquer de leur empreinte leur époque car c’est le temps qui leur est imparti, avant une mort programmée.


Et au début du XXIe siècle, nos divinités prennent les atours des icônes de notre temps : les stars de la pop culture, les chanteurs et chanteuses qui touchent des millions de fans. Et de découvrir des personnages ressemblant à David Bowie, Rihanna ou Florence Welsh devenir Lucifer, Sakhmet ou Amateratsu.


Kieron Gillen et Jamie McKelvie abordent ainsi directement le thème de l’adoration, et donc de la religion, en le nouant étroitement avec les symboles forts de nos sociétés de mass média. Ils exploitent là par la fiction le statut métaphoriquement quasi divin aux yeux des fans des idoles de la pop culture.


Et ce cocktail détonant qui allie mythologies et idoles médiatiques se trouve rehaussé par la liberté de ton du comics et par la caractérisation des personnages. Sex, drugs & rock’n roll bien évidemment, mais avec un souci de diversité concernant les origines des personnages et leur orientation sexuelle. Voilà qui en fait un titre véritablement ancré dans notre temps.


Pour animer cet univers riche et enthousiasmant, que le dessin, fin bien qu’un peu raide, et la couleur, flashy et décomplexée, rendent particulièrement vivant, nos auteurs misent sur une intrigue policière interne au groupe des dieux, qui vient redoubler le mystère du fonctionnement de cette communauté. Et c’est sans doute là qu’on peut émettre des réserves.


Pour l’heure, on en reste à l’exposition et si les péripéties se multiplient, on a l’impression qu’il s’agit surtout de faire vivre, à la manière d’un prétexte, une formidable idée de départ dont on ne sait trop quoi faire. Et à laquelle on a encore du mal à raccrocher une véritable intrigue qui fasse sens et emporte le lecteur. Gageons que le tome 2 commencera enfin à nous raconter l’histoire au cœur de The Wicked + The Divine.


Chronique originale et illustrée sur ActuaBD.com

seleniel
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le 7 févr. 2017

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