Je me souviens encore de l'époque où mes parents n'emmenaient faire les courses le samedi matin, la seule chose qui me motivait à me lever, c'était arpenter les rayons de la grande surface Continent. j'étais tombé sur un manga tout en couleur de Street Fighter, signé Kanzaki Masaomi. Un manga. En couleur. Quand on a 12 ans, on est faible, un rien vous convainc. Faut dire aussi qu'on avait très peu de choix côté mangas à cette époque. Par la suite, j'ai eu ma pile de Manga Player, le magazine que je piquais au tabac d'à côté. Je m'en veux, aujourd'hui ce tabac a fermé. Ces magazines d'otakus se scindaient en deux parties, une imprimée sur du papier glacé en couleur, traitant des news jeux vidéos et anime, et une en noir et blanc, sur un papier de couleur crème, d'une odeur bien particulière, qui pré publiait des mangas dont certains sont devenus célèbres comme 3x3 Eyes, ou Domu de Otomo.
Et il y avait aussi les croûtes de l'espace comme Flag Fighter. Je les lisais avec assiduité, persuadé que c'était une bonne histoire. J'adorais parce que le héros était petit et se prennait tout le temps des vannes sur sa taille. Étant moi-même petit pour mon âge, ça m'avait un peu réconforté sur ma perception de mon handicap, en le prenant avec humour. Ce n'est que plus tard, vers 16 ans, quand mon cerveau s'était enfin formé, que mes fils se touchaient enfin, que je me suis rendu compte que l'auteur était le même que street fighter.
Aujourd'hui, tout ce que j'en garde, c'est une vague phrase nanardesque et pourtant tellement juste, en ces temps d'austérité: "Les plus fort doivent protéger les plus faibles".
Moi, j'aime bien la philosophie des Shonen ...