Les brutalités policières expliquées avec des chats

Reprenant le livre du même nom qui dénonçait les brutalités excessives et le racisme chez certains policiers français, cette version de Flic remplace tous les personnages par des chats anthropomorphiques probablement pour faire une métaphore sur la violence de la société ou pour faciliter l'anonymat des policiers incriminés et éviter trop de plainte par la suite.

Et on y voit déjà que les policiers n'ont que 3 mois de formation avant d'être mis sur le terrain, ne leur laissant pas le temps de connaître la loi sur le bout des doigts. Ce qui forcément engendre des problèmes car certains policiers se laissent plus aller à leurs pulsions qu'à une volonté de faire respecter la loi.

On constate également que le recrutement des policiers n'est pas assez rigoureux (vu que le journaliste a réussi à l'infiltrer facilement) et que ce sont souvent des personnes pleines de frustration, de ressentiment et de pulsions violentes qui sont pris pour lutter contre de la délinquance principalement juvénile.

Et encore, les scènes décrites se passent en banlieue parisienne mais la réaction de certains policiers face aux jeunes semble disproportionnée la plupart du temps (la scène où un policier montre une vidéo où il tire sur un jeune à scooter juste parce qu'il lui fonce dessus alors qu'il aurait pu facilement l'esquiver, ou celle où un autre trop enthousiaste crie "Le sang appelle le sang !" sont des exemples)

Les policiers doivent aussi traiter avec les violences conjugales mais ont aussi une formation faible : et parfois, ils refusent de prendre les plaintes même quand il y a des menaces de mort. Même si on peut toujours argumenter que certaines plaintes sont faites sur des peurs infondées ou des bêtes quiproquos, le manque de considération de certains policiers vis-à-vis des plaintes effraie le journaliste.

Bref, on a l'impression que les autorités embauchent à la va-vite pour régler des situations "dans l'urgence", d'où des agents violents venus plus pour surveiller et punir que pour protéger et servir.

Le syndicat des policiers Alliance Police Nationale va probablement chouiner en voyant cette BD qui ruine la réputation de son métier comme avec La Force de l'Ordre ou même Ne parlez pas de violences policières.

Mais au bout d'un moment, ces enquêtes et BD montrent que certains agents et politiciens ne peuvent plus masquer leurs dangereuses incompétences et que le métier a aussi besoin lui-même de solides réformes (formations plus longues, plus de contrôles sur les policiers, devoir d'exemplarité, plus de moyens, etc.)

Car même s'il existe la presse, la Justice, les réseaux et l'IGPN en guise de "gardiens qui surveillent les surveillants", ces mêmes institutions sont souvent attaquées par l'extrême-droite et parfois même par la police elle-même. Ce qui réduit terriblement la confiance des Français en leur police. Ce alors qu'il existe de bons policiers mais dont la réputation est ternie par des brebis galeuses.

Flic a tiré à son tour la sonnette d'alarme, mais sera-t-elle plus écoutée à l'avenir et prise en considération pour la police puisse mieux appliquer le "Protéger et Servir" ses concitoyens ?