Quand les origines d’un bad boy deviennent une œuvre d’art (et un uppercut narratif)

Fortunate Sons, premier tome de Funérailles dans l’univers de Freaks’ Squeele, c’est comme découvrir que le méchant le plus charismatique de ton histoire préférée a un passé encore plus fascinant que tu ne l’imaginais. Florent Maudoux, avec son style inimitable, nous livre une préquelle qui ne se contente pas d’expliquer, mais qui transcende tout ce que tu pensais savoir sur l’univers de la série mère.

Ce premier tome se penche sur l’enfance et l’ascension de Xiong Mao Xin Fu, alias Funérailles, l’anti-héros au charisme glacial et à l’aura quasi mythologique. Loin d’être une simple "origin story", Fortunate Sons est une fresque complexe, où tragédie, amitié, et rivalités explosent sur fond de combats épiques et de tensions familiales. Le récit jongle entre des moments poignants et des scènes d’action spectaculaires, tout en explorant des thèmes universels comme le poids de l’héritage et la quête de soi.

Visuellement, Maudoux est un virtuose. Les pages débordent de détails, chaque case étant un mélange de puissance brute et d’esthétisme raffiné. Les scènes d’action sont chorégraphiées avec une précision impressionnante, tandis que les moments plus intimes captivent grâce à des expressions faciales et des jeux de lumière subtils. Le mélange d’influences manga, comics, et européennes crée une identité graphique unique, et certaines planches mériteraient carrément d’être encadrées.

Narrativement, le tome est riche, parfois presque trop. Maudoux tisse une histoire complexe avec une narration qui alterne entre flashbacks, intrigues secondaires, et révélations. Mais loin de perdre le lecteur, cette densité renforce l’immersion, chaque scène ajoutant une nouvelle dimension à Funérailles et à son monde. Les personnages secondaires, notamment ses frères et les figures tutélaires, ne sont pas en reste, apportant profondeur et relief au récit.

Si Fortunate Sons avait un défaut, ce serait peut-être son ambition débordante. Certains lecteurs pourraient se sentir un peu submergés par la richesse de l’univers et les nombreuses pistes narratives introduites. Mais pour les fans de Freaks’ Squeele ou ceux qui aiment les histoires qui demandent un peu d’engagement, c’est un pur régal.

En résumé : Fortunate Sons est bien plus qu’une simple préquelle : c’est un chef-d’œuvre visuel et narratif qui enrichit l’univers de Freaks’ Squeele tout en s’imposant comme une œuvre à part entière. Florent Maudoux réussit à captiver avec une histoire qui mêle tragédie, éclat et réflexion, prouvant une fois de plus qu’il est l’un des conteurs visuels les plus talentueux de sa génération. À lire absolument, que tu sois fan de Funérailles ou simplement en quête d’une claque graphique et émotionnelle.