Ayant adoré l’animé, je me suis lancée avec plaisir dans le manga Frieren, et ce premier tome confirme tout ce que j’avais aimé. Le rythme est volontairement lent, presque contemplatif, mais d’une grande richesse émotionnelle.
L’histoire nous présente Frieren, une elfe pour qui le temps s’écoule différemment : dix ans d’aventures aux côtés d’un humain ne représentent pour elle qu’un instant fugace. Cette différence de perception est au cœur du récit et soulève des questions profondes sur la mémoire, l’attachement et la valeur des instants partagés. La phrase clé de ce tome, « Je ne sais rien de Himmel… on n’a passé que dix ans ensemble », en dit long sur la complexité de son personnage.
Aux côtés de Fern, sa jeune disciple, Frieren entreprend un voyage où elle apprend à vivre au rythme humain, à accorder de l’importance aux petites choses du quotidien. Fern, de son côté, fait preuve d’une tolérance et d’une patience touchantes. Leur relation, à la fois discrète et en évolution constante, est l’un des grands attraits de ce premier volume.
Le dessin de Tsukasa Abe sublime cette atmosphère douce et intimiste. Les silences, les regards et les gestes sont aussi parlants que les dialogues. Les non-dits occupent une place centrale, renforçant la beauté et la subtilité de l’œuvre.
Ce premier tome pose les bases d’un récit qui promet d’être autant un voyage extérieur qu’une exploration intérieure. C’est une lecture qui se savoure lentement, mais qui marque durablement.