En 2004, Geoff Johns continue sa résurrection de Hal Jordan, après l'avoir déjà partiellement ramené avec Day of the Judgement en 1999, le but avoué est ici de ramener le Green Lantern le plus célèbre au centre du game. Il s'agit non pas simplement de le ressusciter (suite à sa mort dans Final Night en 1996) mais bien de refaire de lui un Green Lantern, un héro, chose qu'il avait cessé d'être en 1994 avec Emerald Twilight.
Je préfère vous prévenir, nous allons spoiler avec cette critique.


Ce récit a, en une petite dizaine d'année, obtenu un statut de légende. En effet, il est la base, la fondation même de l'univers cosmique développé par Geoff Johns. Or, quand on sait ce que le bonhomme va créer, entre Sinestro Corps War et Blackest Night, on ne peut qu'avoir un respect quasi-religieux pour Green Lantern Rebirth.
Il faut le dire, par bien des aspects, Green Lantern Rebirth est une belle œuvre, mais quelques détails font vraiment trop de mal pour que je puisse me permettre d'élever la note au-delà de 7.


Rappelons le l'histoire : alors que Kyle Rayner revient blessé sur Terre, après avoir appris le retour de Parallax (le nom de criminel de Hal Jordan), l'hôte du Spectre, c'est-à-dire monsieur Jordan semble fortement déconner. Il ne se contrôle plus trop, devient plus cruel et cynique. Le bar de Guy Gardner explose, Coast City, ancienne ville du Green Lantern réapparaît alors qu'elle est détruite depuis des années.
Que ce cache-t-il derrière ?
Et bien la découverte de l'impureté jaune comme étant une entité vivante : Parallax n'est pas un simple surnom, mais le nom d'une créature maléfique, vivant de la peur des êtres. Cet être dangereux avait pris possession de Hal Jordan et l'a poussé à réaliser tous ces maux. Le Spectre a tenté de consumer Parallax de l'intérieur, mais c'est l'inverse qui se produit. Et ce réveil du parasite va contribuer à rendre fou les différents porteurs d'anneaux.


Ce récit possède un soucis du détail assez intéressant. On remarquera que le symbole de la peur est omniprésent, ramené de bien des jolies manières, annonçant le reste du récit de Johns. On voit aussi un retour puissant et efficace, un soucis d'expliquer le fonctionnement des Green Lanterns, de montrer leurs différences. L'enquête est bien amenée également, on sent une tension monter au-dessus de Hal Jordan. On le voit comme un danger, comme un criminel. Les révélations sont surprenantes.
Graphiquement, malgré quelques traits trop durs et quelques visages trop carrés, là encore le soucis du détail fait mouche. C'est de toute beauté et jamais les créations des Green Lanterns ne furent autant maîtrisé jusque là. Nous avons incontestablement un moment de pure beauté.
La maîtrise des différents personnages, de leur psychée, est soignée. Le soucis du détail est là pour faire la transition avec la fin du règne du plus grand des Green Lanterns. L'affrontement avec Sinestro est tout aussi soigné.


Pour autant, deux défauts majeurs sont présents à mon sens. Le premier est que malgré la très bonne tension amenée entre la Justice League et les Lanterns, la différence est trop marquée, parfois ridicule. Ainsi Alan Scott qui empêche la Justice League d'intervenir contre Parallax est un grand moment de ridicule. On notera également que l'opposition Hal/Batman est aussi simplifiée que mauvaise : Batman a incontestablement raison dans ce contexte.
Deuxième point, plus grave mais inévitable : la suppression de tout le travail moral effectué sur Hal Jordan dans les années 90. De Emerald Twilight à Final Night, en passant par Zero Hour et Year One on avait eu un grand travail pour souligner que Hal Jordan n'était pas qu'un méchant. Certes, ramener un Hal Jordan en héro ayant un potentiel réel et pas simplement celui d'une demande de rédemption demandait de l'absoudre de ses péchés, mais en échange Johns invalide les meilleures histoires de Jordan. Toute la nuance de ce personnage qui avait agit avec la même rigueur entant que Green Lantern et entant que Parallax est ici enlevée. Un changement majeur et bien malheureux quelque part.


Pour autant, vous l'aurez compris, le tome a une superbe narration, un dessin majoritairement réussi, il parvient à injecter de nouvelles idées et maîtrise totalement ses personnages. En bref, malgré la suppression d'éléments majeurs d'Hal Jordan, ce tome est un must-have.

mavhoc
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le 18 mars 2017

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