Est-il encore besoin de présenter GTO ? Malgré l'inutilité de la tâche, je me lance quand même : Onizuka, jeune yankee (comprenez voyou) à la réputation de « maître de Shonan », vient de finir ses études supérieures dans une face médiocre. À 22 ans, avec son diplôme en poche, il ne sait pas très bien quoi faire jusqu'à ce qu'il ait une révélation : il va devenir prof pour coucher avec des lycéennes.
Malheureusement, une fois arrivé au collège il déchante vite : adieu les jeunes filles pulpeuses, bonjour les gamins insupportables. Tombé sur une classe spécialisée en terrorisme scolaire (harcèlement de profs), Onizuka a cependant deux armes que ses collègues n'ont pas : une redoutable sincérité et une totale expérience de la vie.
Great Teacher Onizuka est un manga sur des jeunes en difficultés, où c'est bien la conviction et la sincérité d'un homme qui vont les motiver à avouer leurs propres sentiments et envies pour enfin ne plus souffrir des carcans de la société.
La force du manga tient aux nombreuses personnalités que l'on découvre. Les personnages sonnent très vrais et proposent une gigantesque vision sur les différentes difficultés des adolescents : harcèlement scolaire, cyber-harcèlement, viol, adoption, fausse couche, pauvreté, mépris de classe, etc. Le harcèlement est bien entendu le cœur du projet, traité sous différents angles à chaque fois. Les personnages, bien qu'exceptionnels dans bien des situations, restent tous très crédibles et humains et on ne peut pas ne pas se prendre d'affection pour eux.
Le manga a la particularité de ne jamais se restreindre à un style précis. Si nous retrouvons les courses de motos et de voitures ainsi que les combats, rappelant que Young GTO était un manga de baston, nous avons également une belle dose de récits amoureux, d'intrigues presque policières, d'aventure en tout genre et surtout d'un humour toujours présents sans jamais casser le file du récit. Toujours on rit et pourtant souvent on a le cœur pris à pleine main par le récit.
GTO parvient également à parler de plusieurs intrigues et de ne pas se limiter à la vie d'Onizuka entant que prof principal mais aussi à montrer la vie des élèves, leur quotidien et leurs propres petites aventures.
Ce qui touche ainsi c'est l'énorme sincérité du propos, les personnages sonnent vrais, leurs âmes raisonnent en nous.
On pourra reprocher un côté « too much » dans l'accumulation qui parfois, en de rare moment, devient regrettable, et la mise entre parenthèse du personnage de Ryuji mais à part cela, GTO est sans nul doute un manga qui nous embarque dans une bourrasque de sincérité touchante.