Ce tome comprend les épisodes 1 à 17 de la série commencée en avril 2004, ainsi que le numéro annuel. La suite de la série est rééditée dans Hack/Slash Omnibus 3 qui comprend les épisodes 18 à 34 et le numéro spécial "Entry wound".


Cassandra Hack continue de lutter contre les slashers, ces esprits qui ne veulent pas mourir et qui se réincarnent pour débiter les vivants. Le premier épisode sert à rappeler les faits : Cassandra Hack a dû tuer sa mère qui avait pris la mauvaise habitude de tuer les camarades de classe qui se moquaient de sa fille. Ces réminiscences interviennent alors que Cassie est en train de se faire mutiler par un slasher. Vlad (un grand balaise asthmatique avec un vilain problème de peau) arrive à la rescousse. Le duo exterminateur de slashers va devoir affronter une sacrée brochette de vilains pas beaux. Il y a d'abord ce groupe de True Metal dont les membres ont conclu un pacte avec une entité démoniaque, et cette groupie qui s'occupe de Vlad.


Puis il y a cette sororité implantée dans une école privée huppée qui voue un culte malsain à la comtesse Bathory et ses pratiques sanguinolentes. Cassie et Vlad doivent également faire face à un ex-collègue de son père qui étudiait les enfants sauvages. Ensuite, Cassie accepte de venir en aide aux Suicide Girls et il n'y a pas d'autres moyens pour elle que de poser pour ce site internet (d'un autre coté il est vrai que Cassie a déjà un look gothic bien à elle). Il y a ensuite le tournage d'une version modernisée (avec chansons rap) du magicien d'Oz qui tourne mal. Et pour finir, Herbert West ( Re-Animator ) a engagé le père de Cassie pour faire avancer ses recherches sur la vie éternelle.


Après la série initiale d'histoires courtes regroupées dans Hack/Slash Omnibus 1 , Tim Seeley se lance dans une série continue mensuelle. Le lecteur a le plaisir de retrouver Cassandra Hack comme il l'avait laissée : une jeune femme (entre 18 et 20 ans) avec un parfum gothic, un méchant revers de batte de baseball (avec les clous), une efficacité sans pareille pour tuer définitivement les slashers, et un compagnon d'infortune costaud mais sans grande expérience de la vie. Comme dans le tome précédent, Seeley prend soin de développer des scènes qui font exister Cassie au-delà du deus ex machina qui trucide les méchants à la fin quoi qu'il arrive. Cassie doit également faire face à son développement de jeune femme et à ses envies de grande adolescente, à son exclusion de toute forme de vie sociale normale et son interrogation sur son identité sexuelle. Ces passages plus traditionnels servent de contrepoint aux horreurs qu'elle affronte épisode après épisode. Sur ce point là, Seeley utilise sa créativité pour dépasser la routine du slasher du mois. Dans un premier temps, il joue sur les clichés du Death Métal (même si on est très loin des délires du joyeux massacre de Detroit Metal City ), puis il développe petit à petit l'entourage de Cassie : une autre jeune femme qu'elle a sauvé, le retour de sa mère (pas en très bon état), les agissements de son père, etc. Il insère quelques piques contre le mode de vie américain en faisant voyager Cassie et Vlad de ville de province en ville de province (il n'est quand même pas possible de parler de satire de ce mode de vie). Et il fait partager son authentique amour pour le genre slasher, mêlé d'horreur et de bizarre en évoquant Herbert West.


Les illustrations sont assurées par plusieurs personnes : Emily Stone pour 13 épisodes, Tim Seeley pour l'Annual, Fernando Pinto et Rebekah Isaacs. Globalement les dessins s'inscrivent dans un niveau de qualité professionnel, avec les tics familiers des comics dont une propension exagérée à ne pas dessiner les décors. Emily Stone ne rechigne pas à dessiner les éléments les plus sanglants et certains découpages et autres éviscérations peuvent être éprouvants à contempler (je pense entre autres à la mutilation dont Cassie est la victime). En accord avec Seeley, Stone dépeint Cassie comme une grande adolescente sans formes exagérées (pas de poitrine défiant la gravité et gonflée au silicone). La touche gothique reste vraisemblable et mesurée. Par contre, Stone se complait dans les plans petites culottes pour une raison qui m'échappe. Encore une fois, la violence est montrée dans toute son horreur graphique ; par contre la nudité reste suggérée. Cette pudibonderie toute américaine me semble relever de l'hypocrisie dans la mesure où l'acte sexuel (y compris dans des formes déviantes) est lourdement évoqué à plusieurs reprises. N'espérez donc pas vous rincer l'oeil avec les photos de Cassie pour Suicide Girl : il n'y en a pas.


J'ai à nouveau pris grand plaisir à la lecture des aventures saupoudrée de gore et de fantastique, grâce à l'inventivité des scénarios qui se renouvellent d'épisode en épisode, grâce au personnage de Cassie qui s'interroge sur sa place dans la société en remettant en cause le quotidien des gens normaux, et aux dessins qui sont d'un niveau suffisant pour ne pas constituer un obstacle à la lecture.

Presence
7
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le 3 oct. 2020

Critique lue 32 fois

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