Chaque année reviennent les Cahiers d’Esther pour notre plus grand plaisir. Découverte alors qu’elle n’avait que 9 ans, voilà que la jeune fille entre dans ce nouveau tome au lycée… Si on avait craint pour l’intérêt de la série avec le passage au collège, on pouvait se poser la même question pour cet opus. Le tout est toujours publié chez Allary pour 52 pages comme autant de semaines dans l’année.


Pour rappel, Esther est la fille d’amis de Riad Sattouf. Depuis sept ans, elle lui raconte son quotidien qu’il met en scène en planches. Chaque anecdote fait une page. Au fur et à mesure des années, on découvre la vie (et la vision de la vie) de l’enfant, puis de la jeune fille.


Depuis qu’elle est adolescente, on sent bien qu’Esther se censure sur certains sujets (notamment sa vie sentimentale). Elle, si prête à en parler quand elle était en primaire, a évidemment fini par ne plus parler de ses propres aventures. Cela n’enlève rien à la qualité de l’ouvrage, car depuis le début Esther ne parle que de ce qu’elle a envie. Cela permet de voir aussi sur quoi elle souhaite s’exprimer, quels sont les domaines qui occupent son esprit.


Le ton de la série reste ainsi le même qu’avant, la maturité en plus. Seuls évoluent vraiment les thématiques et les problèmes. Force est de constater qu’avec le temps, reste les garçons qui sont, pour la jeune fille, une vraie plaie dans la société. Le regard des hommes sur elle a changé et elle fait comme elle peut pour vivre avec. Bien qu’elle ait désormais 16 ans, « Les cahiers d’Esther » gardent toute leur fraîcheur. On commence vraiment à croire au projet, celui d’aller jusqu’à ses 18 ans.


Cette série, outre son ton très réussi et son humour sous-jacent, permet d’avoir un aperçu de la jeunesse d’aujourd’hui. Un aperçu par les yeux d’une seule personne bien évidemment, mais cet aperçu est déjà fascinant à plus d’un titre. Le travail d’adaptation des anecdotes par Riad Sattouf est remarquable. Il a tout de suite trouvé la bonne manière de le faire et depuis, les histoires changeant, il a su conserver cette même ambiance.


Le dessin simple ne plaira pas à tout le monde, mais il est au service de la narration. Les expressions fonctionnent bien, les attitudes sont parfaitement rendues, notamment dans leur côté ridicule. Le choix de couleurs très limitées (2 par planches) est maîtrisé depuis longtemps par l’auteur. Bref, on reste en terrain connu.


« Les Cahiers d’Esther » continuent leur petit bonhomme de chemin. Déjà un septième tome, déjà 16 ans pour Esther. Malgré les années qui passent, cette série a su garder toute sa fraîcheur et son intérêt. Si vous avez aimé les précédents, n’hésitez pas, foncez !

belzaran
8
Écrit par

Créée

le 20 juil. 2022

Critique lue 51 fois

belzaran

Écrit par

Critique lue 51 fois

D'autres avis sur Histoires de mes 16 ans - Les Cahiers d'Esther, tome 7

Histoires de mes 16 ans - Les Cahiers d'Esther, tome 7
cidromiel
8

Critique de Histoires de mes 16 ans - Les Cahiers d'Esther, tome 7 par cidromiel

C’est un pari inédit imaginé par Riad Sattouf, auteur et réalisateur franco-syrien : suivre l’évolution d’une enfant de notre temps. Sous pseudonyme, « Esther » est née à Paris et raconte toutes les...

le 27 mars 2023

Du même critique

Shangri-La
belzaran
5

Une critique du consumérisme caricaturale

« Shangri-La » avait marqué l’année 2016. L’album de Mathieu Bablet, lourd de ses 220 pages, proposait une couverture racée et intrigante et une science-fiction de qualité. Devant les promesses,...

le 13 déc. 2017

45 j'aime

2

Le Chemisier
belzaran
4

Quelle vacuité !

Avec le scandale de « Petit Paul » et ses accusations d’être un ouvrage pédopornographique, on aurait presque oublié qu’au même moment ou presque Bastien Vivès publiait « Le chemisier ». Ce roman...

le 22 févr. 2019

38 j'aime

L'Âge d'or, tome 2
belzaran
7

Une impression d'inachevé

Le premier tome de « L’âge d’or » avait impressionné par son dessin, notamment par ses grandes illustrations façon tapisseries médiévales. Racontant un récit initiatique somme toute classique, ce...

le 24 févr. 2021

23 j'aime

1