Horion
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Horion

Global Manga de Aienkei et Enaibi (2018)

Après 4 ans d'attente interminable, j'ai enfin put poser mes mains sur ce premier tome d'Horion ! Un achat Day one à la Fnac des halles et me voici callé au fond de mon canapé prêt à découvrir l'univers depuis longtemps teasé par Aienkei...
L'accroche ouvre directement sur une séquence "choc" nous plongeant dans un univers mêlant propos sombre et graphisme de "shonen moderne". Horion s'annonce avant tout comme un nekketsu mature d'aventure fleuve éco+, dans la ligné des œuvres de Togashi , comme l'affiche le "Arc 1" de la double page lançant le top départ de l'épopée... Ah si c'était si simple !
En lisant ce premier tome j'ai eu l'étrange sensation de me retrouver dans l'esprit d'un autiste surdoué, d'observer un potentiel n'ayant pas ni l'empathie ni la volonté nécessaire de se faire comprendre. Pour un premier tome Horion est dense, trop dense. On ne sait ni où ni sur qui ni sur quoi porter son attention.
En 1 tome, on peut compter l'apparition de plus d'une quinzaine de personnages disposant chacun de plusieurs lignes de dialogues. Certes chacun d'entre eux a eu droit à design soigné donnant le sentiment d'un background conséquent, cependant 15 personnages potentiellement importants pour un tome 1, c'est beaucoup trop ! A l'exception de Nyrkki, aucune personnalité ne se démarque et tous semble avoir un caractère semblable. Pour certain leurs comportements paraissent carrément artificiels (les 2 gens d'armes de la famille Rozmar, les 2 soldats, les membres de landgrave...). De façon plus subjective, j'ai eu une sensation inexplicable de ressemblance entre tous personnages. C'est probablement dut au fait que leurs gabarie soit trop similaires (on fait peu de distinction entre les adultes et les enfants, les hommes et les femmes...).Des pages colorisés aurai aussi peut-être pallier ce problème.
Alourdissant le récit la plupart des répliques sont lourdes et indigestes.. Beaucoup trop de" punchline" sont prononcés par les personnages à des moments parfaitement incongrus faisant tomber à plat toute la portée de leur discours. On sent ici malheureusement un interventionnisme douteux de l'auteur dans son histoire et dans la psyché de ses personnages. L'écriture est globalement balourde et prétentieuse. Elle s'attarde trop sur un fond, pour l'instant sans ampleur, plutôt que sur l'efficacité du récit. Aienkei a besoin de plus de retours vis-à-vis de ses dialogues bien trop théâtraux, afin qu'il puisse tenir un propos intelligent sans paraitre pompeux.
Le dessin est bon et soigné sur plan technique. Les personnages sont très expressifs, cependant il y a un manque d'application dans les décors... La cité interdite de Landgrave parait générique et dépeuplée à l'image d'un village random de RPG jap. Mis à part l'église en ruine du chapitre 3, aucun décor n'a véritablement d’âme. Ils ne sont en rien recherchés, ceci couplé aux faites qu’il n’y a quasiment jamais de figurant, il ne s'en dégage qu'une atmosphère de vide. On ne voit que les personnages principaux surreprésentés par leurs dialogues sans saveurs et prenant trop d'espace sur les pages. Une meilleure spatialisation ainsi qu’un meilleur encrage des lieux serait un plus pour l'histoire. Le graphisme très soigné des planches gagnerait à être allégé afin d'avoir un meilleur confort de lecture et un meilleur focus sur les éléments importants. A titre personnel, je trouve dommage l'usage abusif de trame.
L'histoire est globalement lourde à suivre malgré un univers paraissant profond et cohérent. Le récit se veut consciemment mystérieux au premier degré et donne une vague impression d'un retour du style émo-gothique sauce 2018 . Le fait que les clés de compréhension nous soit cachés laisse une sensation de vide pesante ( serait-ce de la matière noire scénaristique ?) prenant la place de l'empathie que l'on se devrait de développer pour les personnages. Le tome s'en sort grâce à des fulgurances scénaristiques et au dynamisme sa mise en scène générale. Les ponctuations apportées par les passages oniriques et les phases d'action maladroites donne au récit un rythme inattendu et captivant malgré le côté bancale leur réalisation. Ce premier volume à clairement le goût d'une compression d'idée au format ZIP, et n'arrive pas malgré tout cela à se suffire à lui même. See and wait for volume 2...
Pour résumé je dirais que se tome est dans l'ensemble "trop". Beaucoup de dialogues lourdingues, surcharger dans la composition des planches, trop de personnages, trop d'intrigues placées en parallèles qui nuisent à la tension, trop de personnages dont on n'arrive à retenir ne serait-ce que le nom...C'est dommage. Cela ne me fait cependant pas regretter ni mon achat, ni redescendre mon intérêt pour Horion : Je sens un énorme potentiel qui se concrétisera je l'espère avec les prochains tomes.
Courage à Aienkei et Enaibi!
PS : Pour les prochains tomes ça serait pas mal un résumé des personnages au début sinon je pense que l'on sera vite perdu.
PS2: Koza c'est une dédicace à Gon hun avoue ;).

Créée

le 6 mai 2018

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