Une jolie fin

Imoto no Ane est un oneshot (manga en un chapitre) dessiné par Tatsuki Fujimoto, également auteur de Chainsaw Man, Fire Punch, ou encore Adieu Eri (dont je conseille au lecteur la lecture de ces trois œuvres). Ce oneshot raconte l'histoire de Mitsuko, une lycéenne en troisième année dans un lycée d'art : chaque début d'année, il y a un concours de peinture, et le gagnant voit sa peinture exposée durant l'année entière. Cette année, c'est la petite sœur de Mitsuko, Imoto, qui a gagné le concours, et la peinture ? Mitsuko... nue. Dans une position particulière... Bref. Cependant, ce n'est pas le pire : Mitsuko n'aurait même pas posé pour Imoto, cette dernière ne l'ayant même pas avertie de cette peinture au préalable.

Bon, il n'échappera pas que la peinture est ici juste un prétexte pour raconter l'histoire d'une relation étrange entre sœurs inséparables. Imoto ne quitte jamais des yeux son aînée, la prenant pour modèle, et Mitsuko, même si au début du manga semble-t-elle nier ce lien fort avec Imoto (plus exactement, elle dit ne pas être en bon terme avec sa cadette), admet qu'elle a toujours trouvé naturel le fait d'être très proche d'elle. Seulement, lorsque Imoto la rejoint en école d'art, la cadette devient plus distante vis-à-vis de Mitsuko. Et même après la lecture entière du oneshot, ce point reste mystérieux, sans explication. Toujours après la découverte de la peinture, Mitsuko, prise de colère, oblige sa petite sœur à poser nue pour se venger, préparant une peinture de son corps nu. Scène très limite, car Imoto est plus jeune que Mitsuko, qui n'est que lycéenne... Durant la scène, Imoto lui demande alors la raison de l'arrêt de ses études d'art, et Mitsuko lui réponds qu'elle y était tout simplement nulle. Alors, Imoto avoue qu'elle a fait cette peinture par admiration des qualités artistiques de Mitsuko. Face à cette révélation, la grande sœur cesse de faire poser nue la plus petite, puis réfléchit sur les causes de cette situation, retraçant le parcours de son amitié avec Imoto. L'aînée se rend par la suite compte qu'Imoto a pu la dessiner nue sans qu'elle n'ait eu à poser dénudée car Imoto portait toujours un regard attentionné sur elle... Et je ne sais pas si c'est glauque ou mignon. Ceci dit, après cette réalisation, Mitsuko décide de regagner son rôle de modèle en préparant un autre nude painting pour sa petite sœur. Dans les quelques pages où on la voit étudier les corps et faire des croquis de nus, l'on se demande quelle personne va-t-elle représenter : sa sœur ou quelqu'un d'autre ?

La réponse fut quelqu'un d'autre, et nulle autre qu'elle-même. D'abord honteuse de la première peinture exposant son corps nu, elle finit par se le réapproprier de la plus belle des manières : en se dessinant soi-même, fidèle à soi-même, laissant alors cette œuvre pour que sa petite sœur puisse en apprendre et s'en inspirer.

Clairement, même si le manga peut paraître déroutant sur certains aspects, la fin ne manque pas de conclure joliment la courte histoire d'Imoto et Mitsuko.

Pour finir, au niveau du dessin, les actions sont compréhensibles, le style pas désagréable, bien que laissant un goût d'inabouti (probablement dû à ma lecture de Chainsaw Man puisque les styles sont vraiment similaires, malgré le côté plus brouillon dans ce oneshot).

Globalement, c'est une bonne œuvre. On sent la marque Fujimoto dans les dessins puis l'histoire, et la fin est également belle. Finalement, la seule chose qu'on puisse reprocher à ce oneshot c'est peut-être que ce n'est que une bonne mais très courte (40 pages là où le oneshot Adieu Eri fait près de 200 pages) œuvre.