Franchement…
Même pas besoin d’ouvrir l’album.
Regardez-moi donc cette couverture.
…Elle est pas laide quand même ?


Honnêtement je pense que c’est la pire de toute la saga (pour l’instant).
Moi je vois ça – déjà – ça ne me vend aucun rêve.
Il y a du jaune, du rouge, du vert, du bleu.
Deux tiers de l’image c’est un sol colorié avec Paint.
L’arrière plan c’est le traditionnel ciel étoilé dégueulasse typique des dessinateurs fainéants qui se cachent derrière les facilités de leur tablette graphique.
Et vas-y que je te rajoute des débris dégueulasses qui flottent dans l’espace, une queue de lézard immonde, une plaque de sang putassière… En bref y’a vraiment tout ce qui faut pour qu’on ne s’intéresse pas à ce qu’essaye d’instiller cette Nävis en larmes.
Moi désolé mais je ne vois que cette queue de lézard.
(Putain mais que c’est moche…)


Alors de quoi ça parle ce tome 9 ?
Eh bah… Eh bah pfff… Mais on s’en fout en fait.
C’est juste PUTAIN DE MOCHE quoi !
Ah mais à l’intérieur c’est festival !
Trait épais. Cellules souvent dépouillées. Choix des couleurs parfois presque aléatoire.
« Allez les murs de cette stations seront vert-pomme ! Et ces lazers ils seront rose-fuschia ! »  
Et puis en ce qui concerne la maitrise des dynamiques visuelles d’une cellule ou d’une page c’est toujours pas ça hein !
Beaucoup de scènes de combat dans ce tome qui sont encore une fois pensées comme des cellules de storyboards.
Ça s’inspire manifestement du cinéma (au point d’oser des fondus au noir de case en case… Si si, je vous jure qu’on a carrément des pages qui finissent sur des cases noires dans cette BD. C’est hallucinant.) Mais malgré cette inspiration cinématographique, on n’y retrouve pour autant aucune cohérence de « mise en scène » : l’angle et le cadre changent en permanence si bien que les cellules ne semblent pas reliées entre elles.
…On en est même carrément réduits à suivre des gros traits de couleur bien gras et uniformes pour faire comprendre les trajectoires des vaisseaux.
Ah bah oui quand je vous disais que c’était moche hein…
…Mais c’est du genre vraiment très moche.


Et si je m’attarde autant là-dessus c’est parce qu’à aucun moment je ne suis parvenu à me laisser distraire par l’intrigue.
C’était tellement banal que seule l’esthétique globale de l’album sautait aux yeux.
Elle semble bien loin la promesse de maturation esquissée dans le tome précédent.
Tellement loin qu'on se croirait retombé dans les limbes du tome 4 !


« Coucou, je suis en train de réaliser une nouvelle mission de bad-ass au milieu d’une nouvelle espèce extra-terrestre toute moche !
– Ah non Nävis ! On annule la mission !
– Cacaprout ! J’en fais qu’a ma tête !
– Nävis non !
– Allez partons en infiltration avec un magnifique costume de carnaval !
– Eh ! Toi la fille dans le costume de carnaval ! Tu veux devenir chauffeur pour un gros méchant ?
– Oui parce que je suis un chauffeur trop bad-ass !
– Ah ouais ? Vas-y fais un créneau.
– Facile.
Nävis fait un créneau.
– Ah ouais t’es sacrément bad-ass.
– Coucou je suis la grande méchante ! Ha Ha épreuve surprise ! Shi ! Fu ! Mi !
– …Perdu. Ta pierre tombe dans mon puits.
– Ah ouais mais qu’est-ce qu’elle est bad-ass ! Allez bon, c’est pas tout ça, mais ça fait vingt pages qu’on glande à se faire chier ! Allons découvrir comment Sillage exploite une nouvelle espèce inconnue en se gardant bien de nous le montrer.
– Quuuuuuuooooooi ?
– Qu’est-ce qu’il y a chauffeur ?! Tu es une criminelle qui a une morale toi peut-être ?!
– Nooon mais c’est juste que…. Bah quand même c’est pôôôôôôôôôôôôôôôô bieeeeeeeen ! »


…Et ça y est.
On remet une pièce dans la machine : c’est parti.
Alors le pire c’est que sur le final, je trouve que cette intrigue avait quelques cartouches pour elle.


Moi j’ai bien aimé cette idée d’aliens qui – sitôt se mettent-ils en harmonie en psalmodiant – déclenchent un bordel monumental qu’il est pratiquement impossible d’arrêter.


Mais bon, malgré ça difficile de sauter au plafond tant les trente premières pages se limitent à de banals stéréotypes de space opera et des scènes d’action mal ficelées.
Trop de trucs dans ce tome sont traités par-dessus la jambe pour qu’on y accorde vraiment de l’importance.
Par exemple, les vaisseaux qui se rentrent dedans, c’est vraiment fait à l’arrache. On ne joue même pas sur les effets d’échelle. Aucun effet de masse. Aucune impression de souffle. Là encore, les couleurs flashy et le manque d’inspiration dans la composition des cellules y est pour beaucoup.


Donc voilà.
Tout ça pour dire qu’avec ce tome 9 on a vraiment affaire à du « Sillage » low cost.
Et vu que « Sillage » c’est déjà le low cost de la BD, ça en dit quand-même long.
Mais bon, d’un autre côté ça a l’air d’être une habitude dans cette saga de faire des loners qui ne servent à rien au milieu d’épisodes filers un peu mieux ficelés.
Donc soit. Aux oubliettes ce tome 9 et croisons les doigts pour le tome 10…

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le 23 févr. 2021

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