Dans la forêt sacrée protégée par les Izunas naît un être à l’apparence humaine, une fille nommée Aki. Témoin de la folie des hommes et de ce qu’engendrent leurs horreurs, elle découvre également la beauté qui émane d’eux. À la frontière entre les deux mondes, elle peut en être le lien… ou la destruction.
Cette critique couvre les 4 tomes.
Saverio Tenuta avait adoré le monde qu’il avait créé dans Les Nuées écarlates. Il a donc écrit une suite intitulée sobrement Izunas. Pour le dessin, il a fait appel à la coloriste du tome 4 des Nuées écarlates, Carita Lupattelli. Le trait bien plus mature de cette artiste reprend tout de même le graphiste asiatique qui faisait la beauté envoûtante de la première série.
Le scénario est résolument magique. Cette fois, loups géants, kistune, fantômes et magiciens se côtoient dans un ballet qu’ils ne comprennent pas toujours. On ne retrouve malheureusement pas Raido et Meiki, mais les nouveaux personnages sont attachants. L’histoire, si elle reste dure psychologiquement, n’est pas empreinte de sadisme ni de gore comme pouvait l’être Les Nuées écarlates. Au contraire, il y a une certaine fraîcheur apportée par le personnage de Aki, être naïf qui découvre l’humanité avec candeur.
Il est délicieux de se replonger dans l’univers fantastique du Japon médiéval porté par Saverio Tenuta. Son adaptation des légendes locales est décidément grandiose et le trait est à la hauteur de cette fresque. L’absence d’horreur, tant psychologique que physique permet de savourer en toute tranquillité cette belle œuvre d’art. Pour une suite, c’est une réussite qui enrichit le monde de cet artiste.