Girls just want have fun

Si vous lisez ce troisième tome comme la suite des deux premiers de Fraction, vous ne pourrez qu'être partiellement déçu. Il s'agit, en effet, d'une one-shot centré sur Kate Bishop, la seconde Hawkeye. La raison est bien connue : Aja ne parvient pas à tenir le rythme du dessin, Fraction écrit donc une autre histoire sur l'autre histoire avec Wu au dessin.
Pour ma part, je me rappelle avoir été assez déçu de lire cette histoire comme une parenthèse, finalement c'est en la lisant de manière isolée que tout le délice se fait.
Car oui, en terme de délice, ce récit est présent. La caractérisation de Kate Bishop est soignée au possible. Le personnage est très bien écrit, avec une psychologie très intéressante entre son jeune âge, sa conscience de ce qu'elle vaut (en bien et en mal) et en même temps son pseudo-sérieux. Le tout avec un sens de l'humour digne d'un Peter Parker.

Kate Bishop décide de prendre l'air à Los Angeles. On va suivre quelques temps notre jeune avenger, notre jeune Hawkeye entrain de vivre des aventures à Los Angeles contre sa propre super-méchante. Le récit, bien que possédant un fil rouge, montre plusieurs enquêtes diverses du personnage, qui tente de gagner ainsi sa vie.
Les personnages secondaires sont bien écrits sans tomber dans le caricaturale alors que c'eut été facile (avec le policier par exemple).
Kate parvient immédiatement à devenir sympathique, la lumière sur elle est réussie et annonce déjà la série Hawkeye de 2017. Le personnage est frais et plaisant, un vrai délice à lire.

Wu, en terme de dessin oscille entre d'excellents graphisme, un côté parfois simpliste sans tomber dans le mauvais et parfois un retour vers un pseudo-réalisme mal maîtrisé. Globalement c'est bien géré mais on aurait aimé un graphisme plus osé et non pas simplement plus simpliste. Forcément, ça ne vaut pas Aja mais c'est déjà pas mal du tout.
Le gros défaut de ce tome est, à mes yeux, sa semi-conclusion qui n'en est pas une. En effet, comme pris de vitesse et dans l'incapacité de conclure, après avoir amené des problèmes gigantesques (la mafia de Los Angeles quoi), Fraction contourne le soucis en amenant une prétendue résolution. Comme Kate on ne sait sur quel pied danser si ce n'est que la fin est fausse et sert surtout à ramener Kate dans la série principale pour le dénouement réel. Un défaut qui entache ce superbe one-shot.