Un manga difficile à aborder sans appréhender une proximité avec le phénomène littéraire jeunesse qui a fait trembler le monde de l'édition il y a quelques années : depuis J.K.Rowling, la sorcellerie, on la craint. C'est donc un défi d'aborder ce thème en lançant cette nouvelle série manga et Kamome Shirahama l'a relevé avec succès. Ce premier tome nous plonge dans un univers singulier qui arrive à se démarquer d'un héritage dont il est pourtant bien influencé.


C'est l'histoire de Coco, une jeune fille issue d'un milieu modeste. Elle vit seule avec sa mère et ensemble elle travaillent dans un magasin d'étoffes. Dans cet univers et bien loin du village modeste où elles vivent, il existe des sorciers qui peuvent être appelé pour réparer ce qui est cassé, par exemple. Coco est fasciné par la magie, celle dont est emprunt la nature qui l'entoure (les sources d'eau peuvent se purifier toutes seules par exemple), elle aimerait maîtriser la magie mais elle n'est pas né avec ce don. Elle possède un livre de magie qui lui a été vendu par un inconnu mais ne peut pas en percer les mystères. Et un jour, un sorcier fait son entrée dans le village. Témoin de ce qu'elle n'aurait pas dû voir, Coco est amenée à devoir suivre ce mystérieux personnage.


L'écriture du scénario est agréablement originale puisqu'en faisant référence à l'ésotérisme et à la magie, les méthodes pour pratiquer cet art reviennent à d'autres fondamentaux: il n'est pas question de force de concentration et de baguettes, mais de qualité de dessins, de cercles et de pentacles. Dans cet univers, l'artiste n'est pas forcément l'élu, il est celui qui pratique. Contre toute attente, j'ai trouvé plus de filiation avec la série Fullmetal Alchemist de Hiromu Arakawa qu'avec une autre série déjà évoquée plus haut. De plus la lecture de ce premier tome n'est pas trop rapide, l'auteur a pris le temps de poser les bases dans ces premiers chapitres mais à aussi su y mettre assez de panache pour qu'on ait déjà du contenu. La suite est vivement attendue. Enfin, le dessin et la mise en page sont très soignés, c'est fin autant dans les expressions des personnages que dans les décors (et CA, c'est important de le souligné, parce que souvent je trouve que ça pêche.) Vous allez vous attarder sur certains paysages...Bref, c'est beau, bien dessiné, bien écrit, drôle, bien construit et ce serait dommage de passer à côté sans l'ouvrir.

Mawelle
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Overdose de bulles en 2018

Créée

le 7 janv. 2018

Critique lue 1K fois

4 j'aime

7 commentaires

Mawelle

Écrit par

Critique lue 1K fois

4
7

D'autres avis sur L'Atelier des sorciers, tome 1

L'Atelier des sorciers, tome 1
Elodie_Drouard
7

Le manga qui révèle le secret de la magie

Après des débuts remarqués au Japon (le premier tome est l'une des dix meilleures ventes réalisées pour une nouvelle série en 2017), c'est en France, aux éditions Pika, que L'Atelier des Sorciers...

le 6 mars 2018

12 j'aime

1

L'Atelier des sorciers, tome 1
fuegosuave
8

L’Atelier des Sorciers (ft. Miyazaki et Harry Potter)

Voilà un moment que j'en entendais parler de celui-là. L'atelier des sorciers, premier manga de Kamome Shirahama, illustratrice japonaise qui a notamment travaillé pour les géants Marvel et DC en...

le 9 avr. 2019

5 j'aime

L'Atelier des sorciers, tome 1
Mawelle
8

Première belle surprise manga en 2018

Un manga difficile à aborder sans appréhender une proximité avec le phénomène littéraire jeunesse qui a fait trembler le monde de l'édition il y a quelques années : depuis J.K.Rowling, la...

le 7 janv. 2018

4 j'aime

7

Du même critique

Et si l'amour c'était aimer ?
Mawelle
8

Voyage en Absurdie occidentale

Il y a assez peu d'auteurs/dessinateurs de bandes dessinées qui pourraient se venter de réussir à me faire rire. Enfin, pas le sourire en coin du gag, non, je parle du vrai rire. Celui dont on peut...

le 14 nov. 2017

24 j'aime

1

Adrastée : Intégrale
Mawelle
8

Méditations en bord de bulles

Tout est de la faute d'un éclaireur que je ne dénoncerais pas. Vous ne connaissez pas encore Mathieu Bablet, et il y a de ça quelques jours moi non plus je ne le connaissais pas. "Adrastée" est...

le 21 sept. 2016

14 j'aime

2