On sort assez nettement de l'atmosphère poétique et maléfique des quatre premiers épisodes. En fait, on n'en attendait guère un cinquième, puisqu'à la fin du quatrième, Bout d'Homme est redevenu grand et a réussi à conquérir sa belle.
Cet épisode comble donc une lacune: comment Bout d'Homme est-il redevenu grand et a-t-il acquis le pouvoir, révélé à la fin du Tome 4, de vaincre la mort grâce à l'amour ?
Bout d'Homme est donc ici engagé dans des épreuves successives qui éprouvent sa foi chrétienne. Il vit des situations qui le font pencher tantôt vers une morale diabolique cynique et diabolique, tantôt vers une générosité et un oubli de soi tout chrétien. Le merveilleux survient carrément avec cette vision de la croix chrétienne sur le chemin. La fin de l'album tourne au misérabilisme à la Oliver Twist, avec une bande d'enfants voleurs logés de manière sommaire par un maître cruel.
Il est inhabituel de trouver dans un album une telle problématique chrétienne, qui n'est pas sans rappeler la littérature édifiante des exempla. On devine que Bout d'Homme finira par choisir le côté du Bien, et récupèrera ainsi sa taille d'adulte.
Très beau travail sur les couleurs de la nature canadienne. Dessins superbes de Jean-Charles Kraehn.