Kollapse

Suite directe de "Mère Russie", on retrouve le Punisher au main d'un voyou qui veut récupérer la récompense... En effet, en menant l'enquête, Franck se rencontre qu'un Russkof cherche à se venger du massacre de ses troupes dans une base abritant des silos à missiles. Ce colosse, c'est "Man of Stone" qui a découvert le secret scandaleux des Etats-Unis afin d'assouvir leur mission à bien dans Mère Russie et veut utiliser le Punisher pour faire mal aux Etats-Unis et prendre sa revanche sur lui, l'Homme de pierre fait d'une pierre deux coups (facile, vous me direz).

Si Preacher est immense, je trouve le Punisher d'Ennis encore un cran au dessus. Dans Preacher, Ennis prend le temps de tout expliquer. Ici, va falloir se creuser un peu plus les méninges.

Ennis a vraiment un don pour dénoncer et mettre à nu les horreur du monde. Notre scénariste préféré est un bon vivant, à un humour ravageur, aime la bonne bouffe et les bons alcools, et a un sourire de bisounours. Mais il a un également un sens de la justice, du bien et du mal et une connaissance de notre monde aiguisé au couteau.

Souvenez-vous de l'histoire de cet enfant dans les égouts qui se nourrie d'être humain où le Punisher accompagne une assistante sociale pour comprendre la disparition de SDF...

Ce petit Jesse Custer élevé dans l'amour puis récupéré par une famille fan de la reproduction tout genre confondu (mettez-vos animaux à l'abri).

Ces mecs ravagés par le Vietnam...

Ces victimes des balles perdues lors de règlement de compte entre voyous décérébrés.

Ces gens rattrapés par leur passé monstrueux...

La liste est longue, revenons à plutôt cette Homme de pierre.

Le général Nikolai Alexandrovich Zakharov représente ces Hommes ultra-violent et conditionnés afin de croire en une idéologie pour laquelle des Hommes d'influences l'ont manipulé afin d'avoir la force physique de leur côté. Car l'Histoire continue de prouver à l'être humain assoiffé de pouvoir et de conquête que c'est par la violence que l'idéologie vaincra.

Castle se retrouve donc face à un Ours déterminé et motivé rien qu'à l'idée de faire payer aux E-U leur mensonge. Ennis s'efforce de ne jamais nous donner de la violence gratuite, il y a un schéma.

Un Homme manipulé pour partir en guerre puis témoin de la cruauté de l'Homme n'arrivera pas à rester du côté clair de la force (pas de vietnam = pas de Punisher). Cet homme n'attend qu'une chose à son retour de guerre: une excuse pour basculer... Le meurtre par balles perdues de sa famille semble être une bonne raison. Castle se souvient que le Vietnam ne fut pas une guerre du bien contre le mal mais bien d'une acquisition de pouvoir de la part des Etats-Unis: plus question de travailler pour ses ordures, il va prendre le statut d'auto-entrepreneur. Malgré tout, il cède à une demande de mission à Fury (qui bosse pour l'armée américaine) qui joue sur les sentiments en lui expliquant qu'une petite fille risque sa vie. Castle accepte. Mais Franck se rend compte que seul "l'échantillon" compte. Les USA manipulent Fury, Castle et les Russes : c'est le déclencheur pour les Russes du "No-limit". Castle est pris pour cible, car aux yeux du Général, il est l'Homme qui a permis aux USA leur coup. Puis à son tour, Castle découvre de nouveaux dossier à coller sur le compte affreusement honteux (et déjà bien épais) des magouilles militaro-politico américaines: encore de bonnes raisons de rester du côté obscur de la force.

Pour Ennis la violence est mathématique et il pointe du doigt les motifs politico-écononomique qui amène un état à utiliser les armes,etc. comme le départ du maillon de la chaîne. Imaginez un type est chez vous pour violer votre femme, sous le coup de sang, vous tuez cette personne pour protéger votre femme. Vous allez en prison. Ce qui permet à votre femme (qui a tout orchestré) de refaire sa vie pépère avec un bon paquet de fric si le plan est intelligemment mené. Vous apprenez la nouvelle... Difficile de rester zen et de garder foi en l'être humain même si un con à dicton (vous savez, ceux qui règle tous leurs problèmes à base de citations sortis de leur contexte) vous dira "c'est une folie de haïr toutes les roses parce qu'une épine vous a piquée". C'est donc la manipulation des événements de votre femme (non, je ne suis pas misogyne) qui a déclenché toutes cette violence.

Ennis nous montre donc un Punisher naît grâce aux Vietnam , développé grâce à des balles perdues et motivé par les mensonges. On retrouve le même schéma pour Barracuda même si Ennis ne s'attarde pas sur le sujet dans une "Une longue nuit froide", il explique le comportement de ce mastodonte de haine.

Pour revenir à cet épisode 9, l'auteur nous assène donc d'une chronique dure et sans pitié d'un des aspect les plus injuste de notre société: ceux qui nous protègent, ne sont pas là pour nous protéger...