Fahrenheit 2.0
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Coutumier des adaptations d’écrivains célèbres, et parfois de leurs œuvres plus méconnues, tel « Peter Pan de Kensington », inspiré des écrits de James Matthew Barrie, José-Luis Munuera adapte cette fois une nouvelle de H. G. Wells. Ce dernier, plus connu pour ses romans de science-fiction comme « La Machine à explorer le temps », « L’Homme invisible » ou « La Guerre des mondes », fut un auteur extrêmement prolixe, mais la plupart de ses autres ouvrages (qu’il s’agisse de romans, de nouvelles ou d’essais historiques ou scientifiques, furent loin d’avoir le même écho. Publié en 1898, « L’homme qui pouvait accomplir des miracles » en fait partie. On peut donc féliciter José-Luis Munuera d’avoir eu la bonne idée de nous faire redécouvrir cette nouvelle exhumée des greniers de la littérature fantastique mondiale.
Avec ce « héros » candide au nom imprononçable qu’est George McWhirter Fotheringay, José-Luis Munuera va nous plonger dans une dimension fantastique aux senteurs de l’enfance, tout en évoquant les implications terrifiantes d’une « magie » ultrapuissante lorsqu’elle tombe dans des mains pas forcément bien intentionnées…
Sous ses airs de fable innocente, « L’homme qui pouvait accomplir des miracles » est aussi une sorte d'avertissement délivré à une époque où les découvertes scientifiques et technologiques allaient changer la face du monde, faire de l’Homme un démiurge, et pas forcément pour le meilleur même si on avait envie de penser le contraire en cette fin de XIXe siècle. Une œuvre que l’on peut considérer comme visionnaire et qui résonne avec les deux guerres mondiales dévastatrices qui allaient suivre quelques années et décennies après sa parution, notamment avec l’invention de la bombe atomique et les bombardements de Nagasaki et d’Hiroshima qui s’ensuivirent…
L’intrigue simple, certes liée au format court des nouvelles, a permis une narration extrêmement fluide et accessible à tous les publics. Le livre est donc vite lu, trop vite peut-être pour être suffisamment marquant, mais le plaisir de lecture demeure, renforcé par la fantaisie du récit. Si les personnages sont très caricaturaux, cela s’explique de la même façon par le registre choisi…
Le dessin de José-Luis Muruena est toujours très léché, avec un rendu très réussi pour les ambiances nocturnes et brumeuses, qui contribuent à restituer cette ambiance victorienne de la fin du XIXe siècle. L’auteur ne dédaigne pas recourir à des effets numériques — notamment pour représenter les traces lumineuses, la foudre ou les ectoplasmes — visant à accentuer le côté merveilleux de cette fable où entre en jeu la magie inhérente aux miracles, mais il le fait avec retenue. Ces atmosphères surannées revisitées digitalement, alliées à son trait franco-belge aux accents disneyens, évoquent avec bonheur les dessins animés de notre enfance.
« L’homme qui accomplissait des miracles » est une lecture plaisante, intergénérationnelle, et offre des grilles de lecture différentes en évitant d’imposer un message figé. Si le message est digne d’intérêt, on retiendra surtout le côté à la fois délirant et jubilatoire de cette sympathique fable.
Créée
le 4 oct. 2025
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