Adapter un récit sur l'indicible n'est pas aisé

La Bibliothécaire d'Auschwitz tente de mettre en image l'innommable du camp d'Auschwitz tout en s'adressant au plus grand nombre.


Le pari du duo espagnol est osé car il est compliqué de traduire l'horreur tout en étant didactique :

- les dessins conservent une forme assez classique : des traits nets et des graphismes qui applanissent décors et visages ;

- la narration est linéaire et finalement assez globalisante malgré une histoire constituée d'une succession de "tranches de vie".


C'est peut-être ici que le bas blesse : le parti pris d'éducation pour le plus grand nombre au dilue la couleur de l'horreur et rend la lecture imperméable à l'émotion.

Les charniers n'en sont pas vraiment, les visages cadavériques non plus.


Une oeuvre destinée donc aux (pré)adolescents comme aux adultes.

Mais qui n'aborde pas vraiment le sujet de fond : l'horreur de l'humanité et sa profonde résilience.

Raider55
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleures BD de 2022

Créée

le 13 nov. 2022

Critique lue 28 fois

3 j'aime

2 commentaires

Raider55

Écrit par

Critique lue 28 fois

3
2

Du même critique

L'Élégance du hérisson
Raider55
5

1 chapitre sur 2

Ils sont des livres dont on se souvient toute sa vie. Mais avec un sentiment de satisfaction modéré, tiède. Celui-ci en fait partie. Et pourtant il était précédé d'une belle réputation - due à de...

le 7 juil. 2021

10 j'aime

9

L'Âge d'or, tome 2
Raider55
8

Si beau et si frustrant à la fois

Ce tome de l'âge d'or est le 2nd de l'histoire et clôture donc magistralement cette quête de pouvoir médiévale. Son graphisme si particulier en est toujours la particularité. Au risque évidemment de...

le 5 déc. 2020

9 j'aime

Tao te king, un voyage illustré
Raider55
10

"Les paroles éloquentes ne sont pas vraies"

Je n'ai que trois choses à enseigner : la simplicité, la patience, la compassion. Je ne m'attendais pas à retrouver une sagesse aussi terrienne dans le Tao te king. Bien sûr, le symbolisme et...

le 3 mai 2021

8 j'aime