Providence de Alan Moore et Jacen Burrows, la BD qui divise les amateurs de Lovecraft!

Elle a fait écrire beaucoup de mots cette BD depuis quelques jours sur Facebook! Après avoir eu l’avis de mon ami français Franck Brison et celle des Mystérieux étonnants avec entre autres Jeik Dion, c’est à mon tour de me lancer dans l’explication de mon appréciation de cette BD!
Tout d’abord, mettons les choses au clair, je suis un fan inconditionnel de Lovecraft. L’auteur de Providence était le monstre qui se cachait sous mon lit quand j’étais jeune et il est maintenant lui qui hante mes rêves depuis que je suis grand. Je commence donc ma lecture avec de très bonnes dispositions! Cette lecture, je la dois à Jeik Dion, merci beaucoup, il comprendra!


Alan Moore n’a plus besoin de présentation, c’est un grand de la BD. V pour Vendetta, Watchmen, From Hell ne sont que quelques exemples de son travail extraordinaire. C’est un rebelle, un visionnaire et un grand créateur. Depuis plusieurs années, il n’hésite pas à déverser son fiel sur le monde de la BD actuel. Il dérange et et dérangeant. Pour cette série, il a travaillé pendant de nombreuses années pour peaufiner son oeuvre.


J’avais adoré sa première incursion dans le monde de Lovecraft avec son Neonomicon. Une BD crue, dure, bizarre. Une histoire de culte, d’enquête qui avait créé en moi un profond malaise. Providence ne fait pas exception, ma première lecture a été également très malaisante. Cette BD n’est pas parfaite, mais elle n’est surtout pas pour tout le monde! Je crois sincèrement qui faut un degré de connaissance et d’appréciation de l’oeuvre de Lovecraft pour l’apprécier un tant soit peu. Bien que mon ami Franck Brison soit, possiblement, le mec qui connaît le plus Lovecraft que je connaisse et qui a été très dur dans sa critique!


Ce n’est pas facile à lire, l’histoire change de style souvent. De la BD, de longs textes, la typographie change elle aussi au fil de la lecture, bref, c’est un peu lourd de lecture. Par contre, chaque changement apporte un effet important dans la continuité de l’histoire. Bien que peu nouvelle, j’ai adoré la prémisse de l’histoire. Un journaliste qui vit et voit le mythe pour ensuite en faire part à un jeune auteur. J’essaie d’en dire le moins, pour ne pas dévoiler des “punchs” pour les gens qui voudraient la lire! Ce n’est pas nouveau, Lovecraft dans ses lettres, avait déjà dit qu’il n’avait rien inventé mais qui racontait seulement ce qu’il avait vu. Tolkien avait fait la même remarque sur son oeuvre, qu’il était seulement le conteur d’aventures que d’autres avaient vu. La folie est proche parente du génie! Je sais que certaines scènes sont crues et absolument pas dans le genre de Lovecraft qui n’a jamais été très explicite dans ses histoires. Mais, le pouvait-il seulement être explicite dans ses histoires? Je vois mal l’auteur décrire une de ces scènes d’orgie reliées aux cultes dans les années 1900! Peut-être, que s’il écrivait aujourd’hui, ces scènes ne seraient pas les mêmes! Bref, ce que je recherchais par ma lecture, je l’ai eu. Une histoire mélangeant le style propre à Moore avec un soupons de mythe de Lovecraft. Une histoire dérangeante, qui questionne, qui développe un certain malaise chez le lecteur.


Le dessin, à le dessin! Certains ont eu des mots très durs sur le dessin! Je vous laisse le loisir d’écouter l’émission des mystérieux étonnants consacrée à Providence. Ce n’est pas un style de dessin que j’apprécie beaucoup. Très caricaturale. Vrai, pour citer Benoît Mercier, qu’un dessin moins conventionnel, plus éclaté, qui sort des cases aurait pu servir mieux l’histoire de Moore, mais est-ce que c’était le but? Je crois, que Moore voulait un dessin plus normal, plus clair, plus soigné pour mettre en valeur les plusieurs changements de style tout au long de la BD. Comme dans le Neonomicon, c’est un dessin qui passe, qui ne révolutionne pas le genre mais qui fait le travail selon moi.


Pour finir, Lovecraft ne laisse jamais indifférent. Par ses nouvelles ou par l’influence qu’il exerce sur le monde littéraire, il dérange encore! Jamais, une histoire le touchant de près ou de loin passe inaperçue. On aime, ou on n’aime pas mais il a rarement un milieu!


Merci et je termine en citant le plus grand auteur d’horreur de l’histoire :


“Notre race humaine n'est qu'un incident trivial dans l'histoire de la création : l'humanité est peut être une erreur, une excroissance anormale, une maladie du système de la Nature. “

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le 4 avr. 2017

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