Nouvelle forme, même saveur.

Avec le tome 4 des cités obscures, Shuiten et Peeters décident pour la première fois de changer de forme.
En effet, les trois premiers tomes de la série sont des bd classiques, avec des cases, des bulles etc... tandis qu'ici nous sommes sur un roman illustré. C'est à dire que le texte est prédominant et certaines pages ne seront dédiées qu'à ça, avec toutefois un encadrement illustré. Ainsi la plupart des éléments de l'histoire nous sont décrits, les personnages, l'action... à l'instar d'un roman. Ceci dit c'est plus que ça.

De quoi parle ce livre? D'un voyage d'un point A à un point B, entrecoupé de petites étapes.
Et c'est d'ailleurs l'occasion de mettre à l'honneur les dirigeables, ces immenses moyen de locomotion inventés à la fin du 19ème siècle, qui étaient considérés comme l'avenir du transport aérien, jusqu'à ce que certains accidents (surtout celui du Hidenburg en 1937) fassent baisser leur côte et qu'ils soient remplacés par les avions.
A l'intérieur de ce dirigeable voyage un jeune homme qui doit transmettre un message codé à un mystérieux homme pour une mystérieuse raison. A bord de cet engin, il rencontrera une jeune fille qui l'accompagnera tout le long du voyage.

Cette notion de déplacement est un excellent prétexte pour les auteurs de développer leur univers et de nous proposer d'apercevoir plusieurs cités tirées de leur imagination.
Le dessinateur Schuiten esquisse de magnifiques illustrations qui donneront à chaque fois un aperçu de la ville que les héros traversent. Une simple image suffit à donner l'état d'esprit de la ville, à nous lecteurs d'imaginer le reste.
Il est d'ailleurs agréable de pouvoir pleinement profiter de son talent car les illustrations prennent généralement l’entièreté de la page, de quoi s'en prendre plein les mirettes! Les dessins sont à la fois vertigineux, oniriques, précis...

Le récit imaginé par Peeters est efficace, on est à la fois rapidement happé par le récit et en même temps, on ne se sent pas noyé par le texte. Il y a un bon mix entre la quantité de textes et d'images mise à disposition du spectateur et cette nouvelle forme fait du bien!