Vous en faire avaler de toutes les couleurs (LSD approved)

Saga trilogique prise au pif à la médiathèque avant le confinement : La Saison de la Couloeuvre surprend un petit peu. Moins par l'univers SF qui mélange un peu différentes recettes (du cyber-punk avec cette cité aérienne, du religieux new age, de la SF soap opera à la Mass Effect/Babylon 5 avec pas mal de races cheloues qui se baladent dans la citadelle), que par certains parti pris. Le tout est globalement dessiné dans un noir et blanc qui détonne un peu, avant qu'on comprenne un peu le concept. La mise en place de l'univers est d'ailleurs assez problématique, et on met pas mal de temps à comprendre de quoi il s'agit vraiment, ce qui est assez dommage pour une saga de 3 tomes.


Dans une citadelles, donc, des moines (qui font un peu songer à l'inquisition) un pouvoir relatif. Plateforme diplomatique dont on peine à voir la fonction mais où fourmillent (littéralement) des limaces humanoïdes, des arbres bipèdes et l'émissaire d'une ruche "formicienne". Cette inventivité fait plaisir à lire, et est d'ailleurs dans la lignée de ce qui semble être le propos, un peu hallucinée de l'oeuvre. A savoir, peut-être, que la norme (religieuse, politique) étouffe un peu l'humanité dans un fade noir et gris et blanc, alors qu'un peu de libération hormonale, qui peut passer par la bédé (la Grande Divinité, Picte, n'est-elle pas l'auteur lui-même?) et un déluge de couleurs. Peut-être un peu trop fournies en personnages et sous-intrigues, on se laisse quand même embarquer par une histoire qui se pose par petite touches dans le tome 1, est plus longuement expliquée dans le tome 2 (via recours à un livre dans le livre et qui historicise abondamment la génèse de la Section 55) et enfin, part en sucette totale dans un troisième tome psyché-hippie, qui rappellera les heures les plus délurées de la SF française type Métal Hurlant.


L'illustrateur s'est en tout cas fait plaisir et nombreuses doubles pages peuvent se déguster à l'oeil sans souci. Pour l'histoire, disons que malgré certains défauts (exposition lente, répétitivité de certains motifs, dénouement hâtif), si on apprécie les délires un peu méta (ces mises en Abymes du tome 3!) ou qu'on veut voir certains doubles sens historiques (la colonisation / l'inquisition, avec ces autochtones cantonnées aux bas-fonds, en pleine insurrection ?), on appréciera tout de même un oeuvre bariolée.

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le 19 nov. 2020

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