Lavez Maria - Les Femmes en blanc, tome 34 par Eric17

Il y a quelques semaines, je me suis fait un petit plaisir en m'offrant le dernier tome paru de « Les femmes en blanc ». Cette série, éditée chez Dupuis, en est à son trente-quatrième opus, marque d'un succès certain. Je me rappelle me plonger dans les aventures de ces infirmières depuis ma tendre enfance. Je n'en garde que de bons souvenirs. C'est pourquoi, j'ai décidé de me faire ce cadeau. La couverture sur fond orange nous présente une femme de ménage en train de soulever le lit d'un patient pour faire le ménage, le malade étant à deux doigts d'en tomber. Cette illustration est en accord avec le titre de cet album : « Lavez Maria ». Il est toujours scénarisé par Raoul Cauvin et dessiné Philippe Bercovici. D'un format classique pour ce type d'histoire, il peut se trouver pour un prix proche de dix euros.

L'histoire est toujours la même depuis des années. Les auteurs décident de faire vivre le quotidien d'un hôpital à travers les aventures des infirmières qui y travaillent. Cela donne lieu à des moments très drôles durant lesquels les médecins ou les patients apparaissent comme des pions gravitant autour de ses dames en blouse blanche. On découvre les histoires au travail, à la maison, entre elles, avec les malades, les personnels ou leurs familles... Tout est bon pour nous faire rire...

Cet album s'adresse sans aucun doute à toute la famille. Le ton est léger et drôle. Les dessins sont simples et permettent une entrée facile dans la lecture. Elle se décompose en petites histoires indépendantes se déroulant chacune durant une à six pages. Elles ne font pas nécessairement intervenir les mêmes protagonistes. Leur seul point commun est d'être construites autour d'une ou plusieurs infirmières. C'est la moindre des choses quand on lit le titre de la série. Cela fait que l'album comporte une quinzaines d'aventures hospitalières.

Le risque de ce type d'ouvrage qui s'inscrit dans une saga comme celle-là est la répétition. En effet, cela fait des dizaines d'années que Cauvin construit ses gags autour des infirmières et de leur hôpital. On peut aisément compter plusieurs centaines d'anecdotes humoristiques créées par ce scénariste dans cet univers-là. Malgré ce handicap certain pour nous surprendre, il arrive à nous surprendre, à nous faire sourire et même rire avec ses histoires. Chaque page de cet opus est drôle. Chacune possède une idée, une réplique ou une situation qui chatouille nos zygomatiques. Je suis impressionné par cette capacité d'imagination. J'ai dévoré « Lavez Maria » d'une seule traite sans être envahi par l'ennui ou la lassitude une seule seconde. Au contraire, j'ai pris énormément de plaisir à redécouvrir toutes ses sympathiques employées en blouse blanche que j'avais abandonnées depuis trop longtemps à voir le plaisir généré par ma lecture.

Les dessins participent au plaisir du moment. Je ne connais le travail de Philippe Bercovici qu'à travers « Les femmes en blanc ». Son style est donc, pour moi, pleinement associé à cet hôpital. Retrouver ses illustrations à un côté familier. J'ai le sentiment de me plonger dans une partie agréable de mon enfance. On milite souvent pour la découverte, le goût de l'aventure et de la nouveauté. Il est évident que cette démarche est indispensable à l'ouverture d'esprit. Néanmoins, cela ne doit pas faire disparaitre les plaisirs rituels ou anciens qui n'ont pas pris une ride et qui font toujours naitre d'agréables moments. Le trait de Bercovici fait partie de ces choses-là. Il n'a rien de révolutionnaire mais reste agréable. Il est associé à une lecture agréable pour les grands et les petits et ce n'est déjà pas si mal.

Pour conclure, ce « Lavez Maria » vaut le détour pour les adeptes du genre. Il s'agit d'un bon cru dans le genre. Surtout, il confirme que « Les femmes en blanc » n'est pas à mettre dans le même sac que toutes ses séries qui naissent régulièrement autour d'un métier. « Les fonctionnaires », « Les profs », « Les pompiers », etc. « Les femmes en blanc » restent plusieurs marches au-dessus de toutes celles-ci qui semblent avoir oublié d'ajouter l'aspect qualitatif au commercial. Ce trente-quatrième opus le confirme avec talent. Maintenir d'une telle constante après tant d'années, c'est la marque des grands. Et dans son domaine, Raoul Cauvin en est un assurément...

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le 22 avr. 2012

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