La belle est la bête

Une fable, un conte, une histoire de poils et de peaux, de guerre et d'amour, de peur et de haine. Le bois des vierges nous narre la légende trop connue du racisme. Dans un royaume hors du temps se côtoient les bêtes et les hommes. Loups et hommes , deux civilisations aux physiques différents. Séculairement en guerre, voilà qu'une paix nouvelle se propose, un mariage princier qui devrait sceller une nouvelle ère. Mais d'une nuit de noces tragique, les flammes de l'intolérance renaissent plus puissantes que jamais…

Une bande dessinée remarquablement belle sur la forme, c'est du très grand art au dessin, avec un style à couper le souffle et des designs qui marquent la rétine. Sur le fond, ce sont des messages puissants, avec des figures fortes dans les différents camps, les partisans de l'intolérance, ceux du compromis, avec des frontières qui se brouillent entre ces groupes, des mentalités qui évoluent. Il n'y a pas de manichéisme, c'est un conte qui se permet quelques licences poétiques, mais qui reste en définitif une parabole glaciale de la réalité humaine.

Aux frontières entre histoire politico-militaire, grand récit d'amour galant et conte fantastique, le bois des vierges est une œuvre complète et accomplie, à la lecture directe, simple et particulièrement satisfaisante.