Je dois dire que ce manga a suscité mon intérêt. J’aime beaucoup l’approche qu’il offre et les personnages semblent avoir des dimensions très intéressantes.

En premier lieu, le cadre même de l’histoire change de ce que l’on peut lire, puisqu’il traite du kabuki, un art théâtral traditionnel japonais concentré sur le jeu de l’acteur et sur son maquillage également. Moi qui ne savais pas grand-chose sur cet art, j’ai pris plaisir à le découvrir et à en voir ses rigueurs derrière l’aspect esthétique. En outre, il semble que cet art fera partie intégrante de l’enjeu de l’histoire. Aussi, on se plaît à contempler les costumes recherchés, les poses des personnages ou leur maquillage très expressif.

Autre point important, c’est réellement l’intrigue amoureuse car le principe bien que connu est bien amené : Takeru aime une fille qui en aime un autre. Certes, il y a une certaine précipitation dans la manière dont il déclare ses sentiments et on aurait pu attendre plus subtile, mais ce qui reste le plus intéressant, c’est la manière dont Takeru ne relâche pas ses efforts, on a presque envie de le soutenir également. Surtout que le jeune homme, derrière son côté brut de décoffrage et un peu caractériel se révèle dans le fond très sensible à l’égard des autres. Pour ma part, j’ai été touchée par ses gestes « invisibles » envers Ayame. Le problème sera forcément de savoir qui triomphera dans le cœur de la jeune fille, car à priori, l’amour qu’elle porte à Hiroki pourrait sembler partagé et c’est sans doute à travers cela que l’on assistera à des joutes esthétiques entre les deux jeunes hommes qui pratiquent le même art. Par ailleurs, ce que j’ai apprécié ici également, c’est qu’Ayame est loin de se laisser amadouer. Certes, elle éprouve des sentiments pour Hiroki, mais ce n’est pas pour autant qu’ils vont être exubérants. J’ai un peu de mal à l’expliquer, mais parfois, on s’arrête simplement sur les expressions de son visage pour comprendre. En outre, leur relation semble compliquée par rapport à leurs statuts sociaux. On a des flashback qui permettent de mieux comprendre les tenants et aboutissants de cette relation commencée quand ils étaient plus petits. Forcément, avec autant d’éléments défavorables pour tous les personnages, on a du mal à savoir comment l’intrigue amoureuse que ce soit avec Takeru ou Hiroki, va s’amorcer.

Les personnalités des personnages me paraissent étoffées. Ayame est le type de fille très loin des stéréotypes des héroïnes de shôjo. Déjà, elle n’est pas indécise à priori (c’est plutôt rare pour le souligner). Dés le départ, elle sait ce qu’elle veut, quitte à ce que Takeru en prenne un sérieux coup au moral. De plus, elle s’impose et n’a pas peur de dire les mots qui fâchent. Bref, sa personnalité est assez plaisante. Takeru fait plus penser au type de garçon qui affirme constamment qu’il est super beau et qu’il a de la classe, mais on découvre bien rapidement que cela est sans doute une façade. Face au poids du père dans le kabuki, le personnage nous révèle ses failles et cette vie quelque peu cloisonnée qui est la sienne. Takeru cherche depuis petit à avoir le soutien de son père (qui s’avère froid et distant avec son fils). Il a toujours cherché à faire de son mieux au kabuki sans avoir la moindre reconnaissance. Et il est aisé de comprendre qu’au fond, il souffre même s’il n’en montre rien et redouble d’efforts dans le kabuki. Quant à Hiroki, c’est le personnage dont on sait le moins de choses pour le moment. On découvre des pans de sa vie grâce à sa relation plus jeune avec Ayame et on peut penser qu’il nourrit des sentiments pour la jeune fille. Il est à l’opposé de Takeru : plus mesuré, plus charismatique dans le kabuki, bref, il pourrait être le genre de personnage qui réussit tout, mais je pense qu’on a encore des choses à découvrir sur lui. Il demeure que la confrontation dans un milieu totalement différent pourrait se révéler très attractive.

Visuellement, j’ai beaucoup apprécié le trait. Il est plutôt esthétique, avec des courbes relativement plaisantes. Les expressions sont bien marquées et le travail sur les costumes est vraiment réussi.

Un très bon premier volume.
Heyden17
8
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le 18 févr. 2015

Critique lue 394 fois

Heyden17

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