Le Chien qui louche
6.4
Le Chien qui louche

BD franco-belge de Étienne Davodeau (2013)

Après "Les ignorants ", oeuvre majeure s'il en est, Etienne Davodeau était attendu au tournant avec son nouveau roman graphique. Le bandeau rouge entourant son nouvel album donne laisse imaginer qu'après l'oenologie l'auteur s'attaque d'une façon un peu similaire au musée du Louvre. Un filon éditorial où comment surfer sur le succès ? Ce n'est pas la mention "Louvre éditions" accolée à "Futuropolis" qui rassure, donnant l'impression d'une commande plutôt que d'une création vraiment originale germée seule dans la tête du créateur.
Même si quelquefois cela peut être moteur, le business éditorial étant ce qu'il est, la notion de produit fait pour le sapin de Noël des bobos se faufile sournoisement. L'honnête et sensible Etienne Davodeau se serait-il laisser par les sirènes commerciales ?
Après lecture de "Le chien qui louche" (un titre pour le moins original), si partenariat il y a, l'auteur ne s'est pas du tout fourvoyé et a su même emprunter des sentiers qu'il avait peu exploré dans ses productions solitaires : la fiction virant à l'absurde.
L'histoire au départ s'intéresse, avec ce regard toujours si juste et si bienveillant, au quotidien d'un couple parisien lambda. Elle, Mathilde bosse en intérim et lui, Fabien, est surveillant au musée du Louvre. Ils retournent en province pour passer un week-end dans sa famille à elle, façon de régulariser leur couple aux yeux d'une famille de fabricant de meubles un peu beauf. Entre deux plaisanteries lourdaudes, surgit l'évocation d'un aïeul vaguement écrivain et peintre. Et très vite on exhume du grenier l'unique toile restante de l'ancêtre, une croûte représentant un chien qui louche. Comme une boutade mais avec un peu d'espoir quelque part, la famille demande à Fabien s'il ne pourrait pas voir si l'oeuvre ne mériterait pas un accrochage dans le célèbre musée...
Sur ce canevas, Etienne Davodeau réussit sur tous les tableaux (oui, je sais, facile!). Il mène cette histoire jusqu'à son terme en passant donc par la case absurde, inventant une société secrète des amis du Louvre s'occupant de réaliser les rêves assez fous de ses membres.
La fin sur le blog
pilyen
8
Écrit par

Créée

le 25 oct. 2013

Critique lue 271 fois

1 j'aime

1 commentaire

pilyen

Écrit par

Critique lue 271 fois

1
1

D'autres avis sur Le Chien qui louche

Le Chien qui louche
jerome60
8

Critique de Le Chien qui louche par jerome60

Fabien est dans l’embarras. Cet agent de surveillance au musée du Louvre vient de faire la connaissance de sa belle famille, des marchands de meubles d’Angers un poil franchouillards. Après un repas...

le 1 nov. 2013

5 j'aime

3

Le Chien qui louche
bavmorda
6

Décevant

C'est bien la première fois que je suis déçue par un Davodeau ! Autant "le chien qui louche" est intéressant graphiquement (représentation des statues, en particulier), autant le reste m'a laissée...

le 11 nov. 2013

4 j'aime

Le Chien qui louche
belzaran
6

Critique de Le Chien qui louche par belzaran

Etant un fervent et régulier visiteur du Louvre, j’aime lire la collection qui y est consacré chez Futuropolis en partenariat avec les instances du Musée. Faisant appel à de (très) grands noms de la...

le 13 déc. 2014

2 j'aime

Du même critique

Habibi
pilyen
4

Bibi n'a pas aimé

Il y a des jours où j'ai honte, honte d'être incapable d'apprécier ce qui est considéré comme un chef d'oeuvre par le commun des mortels. A commencer par mon libraire spécialisé BD qui m'a remis...

le 31 déc. 2011

34 j'aime

7

Grand Central
pilyen
3

Grand navet

J'ai vu le chef d'oeuvre de la semaine selon les critiques. Hé bien, ils se sont trompés, c'est un navet et un beau ! Cette fois-ci, ils ont poussé le bouchon tellement loin qu'ils risquent d'être...

le 28 août 2013

25 j'aime

18

Les Fantômes d'Ismaël
pilyen
3

Parlez-vous le Desplechin ?

Je le dis d'emblée, je n'ai jamais été fan du cinéma de Mr Desplechin. "Les fantômes d'Ismaël" confirment que je ne parle pas et ne parlerai jamais le "Desplechin" comme se plaît à dire le...

le 18 mai 2017

24 j'aime

1