Après 18 albums, les traits de caractère d'Astérix et Obélix sont bien connus et cela fait un moment qu'il n'y a plus grand chose à dire sur la question. C'est d'ailleurs sans doute une des raisons pour laquelle les aventures qui ne consistent qu'à faire voyager la paire de héros à travers le monde antique paraissent répétitives. Ainsi, comme Le Devin est une histoire qui se déroule dans le village gaulois et met en scène ses divers habitants, le sujet devient immédiatement plus consistant car il y a encore des pistes à explorer. Ce qui fut déjà le cas dans La Zizanie, dernier grand album en date, à l'époque.
Les auteurs ont cette fois-ci décidé de se payer la tête des charlatans et marchands de rêve qui profitent de la crédulité des plus simples. Si Goscinny retrouve sa verve grâce au vaste panthéon gaulois (Amora ?), aux jeux de mots (le devin qui aime lire les farces) ou au comique de situation pur et simple, sans négliger la qualité du scénario, Uderzo montre de son côté encore plus d'aisance dans son trait, sa dextérité donnant l'impression qu'il pourrait travailler les yeux fermés. Les personnages sont plus allongés (Astérix est plus grand) et le graphisme général est moins rugueux. Un album drôle qui relève l'intérêt de la série qui avait tendance à baisser quelque peu depuis un moment.