Le Grand Pouvoir du Chninkel par Kliban

Un titre que j'ai adoré à sa sortie. Il est vrai que la composition en est assez étourdissante, pour ne pas dire éblouissante.

Et puis, à le lire et relire, à vieillir aussi, j'ai vu apparaître, par delà la virtuosité, le fond réel du propos de Van Hamme, et la grande facilité du sujet - qu'on y voie une prequel de 2001, des variations sans réelle épaisseur sur le dieu biblique, ou bêtement un prétexte à fantasy sur le mode d'un sous-Tolkien. Non que je sois croyant. Mais je suis lassé de ces critiques du Dieu Créateur pour would-be penseur et ces hétérosexualités de bazar pour ménagère frustrée.

C'est le fond qui me déçoit, dans le Chninkel - la forme en est de belle facture, les collaborations de Van Hamme étant toujours très réussies de ce point de vue là. Mais pour une œuvre aussi ambitieuse que celle-là se présentait, j'en attendais un peu plus que la facilité - et avoue me lasser des éternels invertis sadiques de Rosinsky-Van Hamme, qui passent fort mal le seuil des années 80 - œuvre publiée originalement en 86 par épisodes.

(je suis ici sans aucun doute de parti-pris : c'est une œuvre qui a tout pour plaire à beaucoup - mais je crois bien que c'est ce côté putassier et l'aspect (brillant) "écrivain de gare" de l'auteur qui me sortent par les trous d'nez)