La boucherie des Dieux

Fin d’année 2012, les publications comics de Marvel repartent à zéro. Ils appellent ça le relaunch Marvel NOW ! Toutes les séries régulières reprennent au numéro #1 et ils en profitent pour lancer de nouvelles séries. C’est un système habituel, autant chez Marvel que chez DC Comics, pour attirer les nouveaux lecteurs. Ce deuxième tome est la suite du relaunch de Thor - Le Massacreur de Dieux (I) Tome 1.

Ce tome contient :

• Thor : God of Thunder #6 - 13 mars 2013

• Thor : God of Thunder #7 - 10 avril 2013

• Thor : God of Thunder #8 - 08 mai 2013

• Thor : God of Thunder #9 - 12 juin 2013

• Thor : God of Thunder #10 - 17 juillet 2013

• Thor : God of Thunder #11 - 14 août 2013

A la fin du premier tome, le Thor du présent et le Thor du futur s’étaient retrouvés pour affronter Gorr le Massacreur de Dieux. Quand au Thor du passé, il pensait s’être débarrassé de Gorr.

C’est la même équipe que le premier tome, Jason Aaron au scénario et Esad Ribic au dessin. Si le dessin reste au niveau du premier tome avec un effet peinture européenne, la narration change. On laisse tombé la narration non linéaire pour quelque chose de plus classique, et quelque chose de beaucoup plus dynamique.

Très vite, les trois Thor, du passé, du présent, et du futur se rencontrent pour former l’alliance qu’on attend depuis le début de l’arc. Les cinq derniers numéros présentent une bataille acharnée (et quelques peu brouillonne) contre Gorr le Massacreur de Dieux.

Heureusement qu’il y a le numéro 6, plus posé, qui prend son temps et qui nous raconte la genèse de Gorr. Sa jeunesse, son objectif et surtout ses motivations. Il fait parti de ces antagonistes très bien écrit qui rajoute une plus value à l’histoire. Je me suis attaché à Gorr et c’est signe d’une très bonne écriture de personnage.

On nomme enfin son arme qui lui donne tant de pouvoir : Noirceur la Nécro-épée. L’occasion de dessiner une très belle planche quand Thor s’arme de Noirceur dans l’affrontement finale. Pour les spécialistes, vous savez qu’on reverra cette arme dans les arcs concernant les symbiotes. 

Gorr est proche de la victoire, de la folie aussi, car avec les pouvoirs qui sont maintenant les siens, le Massacreur de Dieux n’en est-il pas devenu un ? Et son omnipotence, son arrogance et sa suffisance vont données une réelle chance à ses adversaires. Une chance qui sera saisie pour le défaire. Mais la plus grosse défaite de Gorr ne réside pas en sa mort, elle réside dans les dernières paroles de son fils :

Est-ce un Dieu qui a tué ma mère ? Ou était-ce toi ? À moins qu’il n’y ait plus de différence, père ? Contemplez Gorr, Dieu de l’hypocrisie.

Gorr le Massacreur de Dieux est devenu ce qu’il détestait le plus au monde.

Évolution tragique pour Gorr, mais évolution bienfaitrice pour Thor et sa condition de divinité. On voit comment l’âge et les épreuves l’ont changé et comment il perçoit sa condition de Dieu. Jason Aaron a une vraie réflexion sur la divinité. Qu’est-ce qui définit un Dieu ? Sont-ils nécessaires ? Le Thor du présent et le lecteur s’interroge sur la signification et l’impact d’être un Dieu.

Un bon moment de lecture, en ce qui me concerne c’est même le meilleur run sur le Dieu du Tonnerre Thor. Il sera adapter au cinéma par Taika Waititi en 2022 dans Thor : Love and Thunder. Une adaptation complètement à côté de la plaque, dommage pour un des meilleurs arc sur Thor.