Le Perroquet de Frida Kahlo par Michaël Bruce

Si Jason n'est pas une de ses pointures reconnues de la bande dessinée, il fait néanmoins partie de ces auteurs pour lesquels j'ai une affection toute particulière. Découvert en 2006 avec "J'ai tué Adolf Hitler", je ne l'ai plus quitté depuis "Low Moon" paru deux ans plus tard. Force est de constater que rien a changé depuis ces débuts et aujourd’hui. Tant mieux. Alors, une fois n'est pas coutume, LE PERROQUET DE FRIDA KAHLO contient de fascinants hommages au cinéma ("L'anglais" de Steven Soderbergh, "Them!" de Gordon Douglas) et à quelques unes de ses multiples idoles. Ici, c'est le peintre Magritte, le trompettiste Chet Baker ou encore le chanteur Van Morrisson et son chef-d'oeuvre d'album "Moondance".

Les sujets de Jason ont comme moteurs la solitude et la mélancolie, c'est récurrent, mais ils sont variés, burlesques et développés de manière plus ou moins inhabituelle. Ça aussi c'est récurrent. Quant à son dessin qui paraît figé et minimaliste, son impact n'en demeure pas moins très captivant. Parce que c'est millimétré, ne perd pas le lecteur dans les détails et la narration laisse place à toutes les interprétations possibles.

Si ce n'est encore une fois pas particulièrement ambitieux ou révolutionnaire, sa maîtrise de l'ellipse, la beauté des couleurs de son compère Hubert et la multitude des thèmes abordés font de Jason un dessinateur toujours aussi unique et fascinant.
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