Une histoire envoûtante qui fait voyager dans le temps accompagnée par de superbes dessins.

ENFIN ! Ce tome, annoncé comme étant le dernier de la saga « La Guerre des Sambre » se sera fait attendre ! Sa publication, plusieurs fois repoussée, avait mis mes nerfs à vif…


« Maxime et Constance T03 : Le regard de la Veuve » conclut donc cette fameuse « Guerre des Sambre », une ramification de la série principale « Sambre », qui permet aux lecteurs d’en savoir davantage sur l’origine de la malédiction familiale dont semble souffrir toutes les générations des Sambre selon Hugo Sambre.


Dans la saga principale, nous apprenions que la première femme de Maxime ainsi que leurs enfants avaient été guillotinés durant la Révolution et que Maxime, avait été le seul à en réchapper. Nous n’en savions pas beaucoup plus. Toutefois, nous apprenions que c’est à cette époque que Maxime DE Sambre avait décidé d’abandonner ces deux petites lettres qui faisaient peut-être un peu trop « noble » à une époque aussi troublée que la fin du XVIIIème siècle et marquée par la Terreur. Désormais nous comprenons quelles ont été les épreuves vécues par la première femme de Maxime ainsi que par ses enfants, François et Titienne et nous connaissons les raisons pour lesquelles Maxime de Sambre n’a pas perdu sa tête sur l’échafaud !


Grâce aux 3 albums qui constituent chacun des 3 cycles de cette série, Yslaire nous conte, à travers trois générations, les origines de la guerre des yeux telle qu’Hugo Sambre l’avait imaginé. Hugo pensait qu’une malédiction entourait sa famille, qu’elle les pourchassait et les conduisait à la folie…En réalité, bien loin de ces supposées hypothèses autour d’iris rouges qui seraient maléfiques, le destin tragique de cette famille est liée à de sombres travers bien ancrés dans le passé et qui se sont transmis de génération en génération, comme une tare indélébile.


Le début de ce tome pose l’histoire : la femme et les enfants de Maxime sont prisonniers. Sa femme est enceinte de leur troisième enfant et rédige une lettre à sa mère. S’en suivent des flash-backs sur les événements passés qui les ont mené à cette situation dramatique et que nous lecteurs, savons funeste.


Précédemment installés dans un petit hôtel, Maxime et sa famille tente donc de sauver leurs vies. Tandis que Louise-Marguerite ,sa femme, souhaite à tous prix exiler en Angleterre comme bon nombre de personnes dans leur situation l’ont fait avant eux, Maxime lui, semble peu concerné par le devenir de sa famille et tarde à prendre les bonnes décisions. Il est davantage préoccupé par sa demi-sœur et tente à tout prix de sauver sa peau. C’est à ce moment qu’il retrouve Constance, la fille de sa nourrice, qui est amoureuse de lui depuis toute petite.


Maxime et Constance sont deux personnages totalement antipathiques et repoussants. Égoïstes, sans foi ni loi, prêts à tout pour arriver à leurs fins…ces deux là se sont bien trouvés ! Constance n’a en rien la grâce et la bonté de cœur de la première femme de Maxime. Maxime, quant à lui est odieux. Difficile de faire pires personnages. Le lecteur ne peut rien leur pardonner, rien ne peut excuser leur comportement.


On retrouve également dans ce tome toute l’horreur de la Terreur…les dénonciations, les exécutions, la peur d’être arrêté, la paranoïa qui envahit les esprits, la violence décuplée, exacerbée envers toutes personnes ayant été de près ou de loin favorables à la Royauté. La noirceur de cette époque est donc très bien dépeinte.


Toutefois, j’ai trouvé ce dernier tome un peu long…J’ai eu l’impression qu’il se traînait par moment. Certaines pages lassent vite le lecteur. J’ai toujours apprécié la profusion des textes, mais cette fois, j’ai été ennuyée de constater que j’avais envie de sauter certains passages, ne me concentrant que sur les images…C’est à ce moment que je me suis rendue compte que le tome était peut-être un peu trop long.


Pour le dessin, nous restons fidèles au rouge et au noir. J’apprécie énormément ce style et cette mise en couleur. Le coup de crayon de Boidin est magistral comme toujours…cette série est d’une grande beauté graphique. La police de caractère par contre, me dérange toujours un peu. Je trouve qu’elle est assez illisible par moment, surtout quand le texte se fait dense.


Le lecteur sera cependant touché par le destin tragique de cette famille…


En conclusion : Un final est souvent synonyme d’attentes, d’espoir, d’excitation à l’idée d’obtenir enfin des réponses et je suis quelque peu restée sur ma faim. Je m’attendais à autre chose. J’ai eu l’impression que cette fin était un peu lasse, que les auteurs s’étaient un peu perdus en voulant trop en mettre pour nous contenter alors que par certains côtés, il manque de la consistance et de la profondeur à certains éléments de l’histoire : la fin surtout. Je trouve également que contrairement au reste du tome, la mort de Louise-Marguerite et de ses enfants est survolée et c’est dommage.


Néanmoins, la narration est dans l’ensemble très prenante et le lecteur est soulagé d’obtenir enfin des réponses à ses questions, d’en savoir davantage sur ce pan de l’histoire des Sambre dans tout ce qu’elle a de terrible, d’obscure et de tragique.


En bref, une histoire envoûtante qui fait voyager dans le temps accompagnée par de superbes dessins.


Je vais désormais me plonger de nouveau dans cette saga, en la reprenant dans l’ordre chronologique cette fois-ci. Je pense que je la savourerai davantage. J’attends maintenant avec beaucoup d’impatience la suite de la série « Sambre »…

MonCoinLivresque
8

Créée

le 28 févr. 2018

Critique lue 204 fois

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