Le Sceptre d'Ottokar est l'un des albums de Tintin que je préfère, car je le considère comme étant également l'un des plus complets.


Un excellent scénario mettant en scène une enquête dont le déroulement et la résolution sont mémorables. Quel mystère entoure le professeur Halambique ? Comment le sceptre est-t-il sorti de la pièce ?


Énorme travail de recherche de la part d'Hergé pour créer deux pays fictifs qui s'inséreront à merveille dans un univers pourtant réaliste comme jamais.Tour de force réussit grâce à pléthore de détails sur ces deux pays incluant : leur Histoire, géographie, coutumes, dynasties, architecture, langue etc... à tel point qu'on pourrait vraiment croire à l’existence de ces deux pays situés dans les Balkans. Je pense notamment à la double page illustrant la brochure que Tintin lit dans l'avion ; certainement les meilleures planches de toute la saga, car renforçant l'immersion comme jamais cela n'avait été fait auparavant dans un album de Tintin.


Certaines personnes se plaignent des albums trop sérieux et longs à lire. D'autres n'aiment pas tellement les albums fantaisistes comme Vol 714, L'étoile mystérieuse ou encore L'île noire. Le Sceptre d'Ottokar met tout le monde d'accord de ce côté-là, et c'est sûrement celui que je mettrais entre les mains d'un novice qui voudrait se faire une idée de ce qu'est Tintin (ça existe en 2015 ?).


Les Dupondt sont plus drôles que jamais, renforçant leur importance dans la série et affirmant pour de bon leur titre de détectives les plus nuls et malchanceux du monde, et dont la gaffe finale reste elle aussi mémorable, concluant cet épisode plutôt sérieux sur une note d'humour.


Parce que Tintin, c'est surtout un mélange d'action, de mystères, des voyages, de rebondissements... et de gags. Le Sceptre d'Ottokar nous offre tout cela et d'une manière plutôt bien dosée.


Première apparition de la Castafiore, qui deviendra un des personnages phares de la BD, en plus d'être le seul personnage féminin important. Le passage de sa rencontre avec Tintin est mythique.


Finalement, seule l'absence du Capitaine Haddock peut être déplorée, mais Tintin avant Haddock cela reste 7 tomes magnifiques qu'il ne faut pas négliger. Un autre aspect souvent décrié est la sous-lecture politisée et dénonciatrice. Il est vrai que les albums de Tintin sombrant vers ce genre de sous-lecture sont loin d'être les meilleurs, exception faite du Lotus bleu. Cependant, le Sceptre d'Ottokar, bien qu'entrant parfaitement dans cette catégorie puisqu'il s'agit en fait d'une transposition caricaturale antifasciste et dénonciatrice de la montée du nationalisme agressif en Europe à cette époque (le complice bordure Müsstler présent dans l'album n'est qu'une référence mal dissimulée à Muss olini et Hi tler pour ne citer qu'elle) reste finalement sobre, propre et bien fait, là où des albums similaires dans le fond tels L'oreille cassée, L'or noir ou le Lotus bleu pêchent pour leurs excès dans le domaine (seul le Lotus bleu reste un excellent album malgré son ton anti-japonais très orienté et parfaitement visible).


Le Sceptre d'Ottokar possède donc de nombreuses qualités qui ravissent en général tant le lecteur moyen que le tintinophile confirmé. Il fait partie de ces albums qu'on pourrait qualifier de "classiques", représentatifs de l'esprit Tintin par excellence, du moins en ce qui concerne les albums pré-Haddock.


Les péripéties étant nombreuses et captivantes, il s'agit probablement de l'album que je ressors le plus souvent de ma bédéthèque pour passer un bon moment, bien que faisant déjà parti des albums que j'ai le plus relu...

Filorem
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le 22 déc. 2012

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