Le Troisième Testament : Julius, tome 1 par Kliban

Le hic avec ce Julius, c'est qu'il reprend l'histoire alors qu'elle est largement éventée. On se demande comment l'histoire du Second Fils pourra résister alors qu'on en connaît la fin - il faut pour ce genre d'entreprise la naïveté d'un Lucas et un talent de forgeur de mythe.

Le hic avec ce Julius, c'est que si on en a précédé la lecture de Murena, dont l'éblouissante reconstruction de Rome rachète sans mal l'ennui d'intrigues de palais au charme très largement éventé, le hic, donc, c'est que _rien_ (mais vraiment rien) de cette Rome là n'est crédible. Bon, sans doute la série initiale n'était pas non plus historiquement euh... plausible.

Le hic avec ce Julius, c'est l'impression de réchauffé,d'une énième lutte-du-bien-avec-le-mal. Tout étant dit dans ce premier tome, on n'attend plus que de voir comme cela va mal tourner, puisque cela va mal tourner, comme on sait.

Le hic avec ce Julius, c'est le relatif inintérêt des personnages. C'est plat comme de la nourriture de fast-food réchauffée qu'on aurait assaisonnée d'un peu d'aromates de chez Picard.

Le hic avec ce Julius, c'est que c'est de l'héroic fantasy qui se cache sous une guise historique sans réellement dire son nom.

Le hic avec ce Julius, c'est que marre des histoires de Christ, plus que marre : ras-le-bol. Marre des dessins divins qui foirent à cause de l'homme tenté par la femme et la colère. Marre de ces spiritualités à deux balles, enfin de ces non-spiritualités, de ces moralismes psychologisant sur fond de prédestination ou d'élection.

Bref. C'est d'un intérêt médiocre. Ca se lit vite. Ca s'oublie vite. Reste à souhaiter que les tomes suivants auront plus de ressort _métaphysique_ que celui-ci.