Lucien, poète des feuilles mortes et éternel incompris d'une société normée

Lucien, c'est le cantonnier du village. Orphelin, il est traité comme l'idiot du village, moqué par les enfants comme les adultes. Sauf par Paul, un jeune garçon qui voit en Lucien un poète, un magicien de la feuille morte à l'aide de son balai qui l'accompagne tout le temps. Lucien et Paul découvriront l'amitié jusqu'à ce que la vie les sépare. Advient alors une phase sombre de la vie de Lucien, une vie d'indignité aux airs d'un épisode de l'émission strip-tease.
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Roman graphique en noir et blanc aussi noir que lumineux et touchant. Le scénario nous emmène aussi bien dans une poésie presque enfantine aux noirceurs de la condition humaine. Bien maîtrisée, l'histoire nous embarque et nous surprend, nous titille le cœur, tantôt on sourit, tantôt nous devenons rouge de colère. Il est lucide sur nos interactions sociales contemporaines Monsieur Carayol. C'est un arc en ciel d'émotions durant un peu plus de 250 pages. Côté dessin, Sénégas, c'est aussi brillant le coup de crayon du papa d'Anuki. L'art du mouvement avec ces traits fins. L'art du subtil pour coller aux émotions, tantôt lumineuse, tantôt sombre tout en noir et blanc.
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Une très belle lecture remue-méninges. Le bien, le mal et l'amitié comme ciment de la vie.
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