Lucky Luke contre Pinkerton - Les Aventures de Lucky Luke d'après Morris, tome 4 par vnz

Acheter un *nouveau* Lucky Luke n'est pas chose facile. Il faut se grimer, aller dans une librairie ou l'on ne vous connait pas, et prendre mille précautions (parmi lesquelles le sac opaque est la plus indispensable) pour ne pas se faire surprendre par quelque connaissance avec l'objet du délit à la main.

Pourtant il n'en fut pas toujours ainsi ! durant les années 60 à 80, on pouvait sortir, fier comme un poux, avec "Le Daily Star", "Des barbelés sur la prairie" ou "Le fil qui chante" sous le bras, sans craindre la vindicte populaire.

Les responsables de cette déchéance sont plusieurs. Morris lui même, qui n'a souvent pas su s'entourer de scénaristes à la hauteur après la mort de Goscinny, et surtout l'affreux Laurent Gerra. Oui, le comique le moins drôle depuis la création, l'imitateur à coté duquel Didier Gustin et Gérald Dahan sont Robin Williams.

C'est Laurent Gerra, donc, qui en commettant les trois premiers albums de Lucky Luke après la mort de Morris -qui n'aura au moins pas vécu l'infamie de voir ça-, l'a rendu complètement infréquentable.

Alors réjouissons nous ! Ding dong the witch is dead ! Gerra a décidé que son immense talent serait bien mieux occupé à faire rigoler les réunions de l'Association des Attachés Parlementaires UMP, et il a laissé la place à un duo de scénaristes d'un tout autre acabit : Daniel Pennac et Tonino Benacquista.

Les deux auteurs, dont on apprécie sincèrement les livres, s'emparent d'un sujet très contemporain : le fichage systématique, la tolérance zéro, la suspicion généralisée. Et même si le message est transmis avec la délicatesse et la subtilité d'un gros coup de marteau sur le crane, il passe plutôt bien, et l'humour fait assez régulièrement mouche.

Le dessin, d'Achdé, est un décalqué parfait du trait de Morris. En somme un dessinateur sans le moindre génie, mais qui fait le taf'. On ne lui en demande pas plus

On est loin ici du génial dynamitage de codes que font subir les Bravo, Trondheim et autres Parme à Spirou, mais l'album vaut la peine d'être lu, en attendant un nouvel album scénarisé par le duo, qu'on appelle de nos vœux, pour peut être, enfin, un jour, pouvoir sortir d'une librairie avec un Lucky Luke à visage découvert, fier et sur de son gout sans faille.
vnz
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le 27 oct. 2010

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