Lune de miel à l'âge du bronze - Chronosquad, tome 1 par D0kha

Avant tout, je n'ai pas aimé Un océan d'amour, du même panaccione. Les collages, textures numeriques, et les couleurs moches, je trouve ça affreux. C'est visuellement pénible, tout comme l'était un ocean d'amour, j'y reviens vite parce que je n'ai toujours pas compris l'engouement pour ce gros pavé sans bruit difficile à expédier. Ici, le trait est, en plus, assez malhabile, disgracieux, les corps se tordent et chaque planche est une souffrance. J'ai sauté des pages, les bastons sans parole ni bruits dont j'ai du mal à percevoir l'intérêt. J'ai lu par ailleurs qu'on louait la mise en scène, postures et ambiances, ce qui m'inquiète un peu, je crains de finir une fois de plus seul contre tous, comme face à un océan d'amour. J'y reviens encore, parce que vraiment, je ne comprends pas. Si on pouvait m'expliquer ça m'arrangerait, pour l'instant personne ne m'a convaincu, il va pourtant falloir, 4 tomes sont ici prévus.
On rajoute par dessus une histoire absurde de voyage temporel de luxe (la critique sociale je la cherche encore...de même que l'humour) et une autre histoire de crime temporel, et c'est bon, on est une fois de plus dans le collage maladroit, le scénario rejoint le dessin, c'est fabuleux. J'allais oublier la théorie fumeuse et bancale sur la ligne du présent qui veut juste rien dire du tout, et l'espèce de prison qui apparemment est sur un autre monde, mais c'est normal, parce que si on voyage dans le temps on peut aussi décider que paf, y'aura une prison dans une autre dimension parce que pourquoi pas. En vrai, j'imagine que ça va être le futur lointain, ou le passé lointain, ce qui est tout simplement la porte ouverte à tout bon paradoxe temporel qui se respecte, mais bon, rien à foutre du paradoxe temporel, c'est pas comme si c'était la base du voyage dans le temps. Non mais on va faire de la sf mais rien à foutre de la crédibilité. Sauf que justement, un des points positifs de la sf, c'est que c'est un domaine en expansion qui a tendance à s'enrichir des oeuvres précédentes. Ou dans le cas présent, revenir en arrière sur tous les faits établis précédemment.
L'inspecteur de police (parce que concrètement le héros est un flic un peu couillon qui tombe amoureux de la première pute qu'il croise, comme c'est romantique (ah en fait il a des petits coeurs au dessus de sa tête dès qu'il croise une femme, c'est donc un obsédé, ok)) est plus malin que tout le monde alors qu'on dirait un sosie du type le plus insignifiant du monde, j'ai rarement vu un héros avec aussi peu de charisme, il tombe direct sur les indices, paf, c'est quand même bien fait la police. là on la sent bien, l'oeuvre de fiction.
Je parle même pas des premières pages dans lesquelles, entre l'appart où on vit à trois, le métro rempli de gens insupportables, l'aéroport où tout est en anglais, et de façon générale, l'ambiance pénible du monde moderne, j'ai cru être à Paris 5 minutes, en temps normal ça m'aurait suffit à fermer le tout et l'envoyer loin, mais je m'accroche, je veux comprendre. Et j'ai pas compris, j'ai pas aimé, ça a confirmé ce que je pensais, je vais devoir faire face, une fois de plus, expliquer que vraiment, ces collages numériques, c'est pas possible, surtout pour rajouter des couleurs que je ne peux pas qualifier autrement que marron chiasse, caca d'oie, vert de gris, et autre tristesse, c'est pas parce qu'on enlève les dialogues que c'est géniale, au contraire, et que sisi, c'est mieux quand les personnages sont sympathiques et attachants.
238 pages dont pas une à sauver, pour 26€, heureusement que ça se lit (très) vite et que je l'ai pas payé. Ce qui me rassure c'est que dans le dernier numéro de Zoo, ça se fait violemment défoncer. Je ne suis pas seul, je peux espérer qu'un jour, on m'explique pourquoi panaccione est un génie (s'il pouvait laisser leonard tranquille d'ailleurs, ça éviterait de nombreux moments génants) parce que là vraiment, j'ai du mal à voir une once de talent.
Et parce que je m'inquiète un peu de ne pas être compris moi-même, je précise quand même que je n'ai rien contre les dessins un peu moches, le talent ne se trouve pas que dans le dessin académique, surtout en bd, domaine où on a encore un peu de liberté. mais bordel, là, c'est vraiment, vraiment pas joli.

Edith : deux autres tomes sont sortis. 130 notes sur SC pour le T1, 60 pour le T2, 20 pour le T3. ça m'inquiète un peu pour le T4.