Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.

Je ne commenterai qu'un point qui m'étonne et m'agace.


C'est incroyable que l'auteur soit aussi passionné par son univers mais n'aie pas du tout envie de l'expliquer clairement à son lecteur. Au lieu de prendre le temps, de créer des documents fictifs hors des chapitres, des lexiques qui détaillent les subtilités des technologies inventées par ses soins, il préfère foncer dans le lard, plonger in media-res, faire comprendre par l'action. Décision étrange quand on voit que le mangaka ne peut s’empêcher de commenter chaque planche, révélant alors l'étendue de son investissement créatif...


En résulte des scènes de pseudo-hacking laborieuses et bavardes à coup de jargon imaginaire faussement technofuturiste, où des semblant de logiques sont assénées au lecteur qui s'y figure un sens mais où à chaque fois tout se brouille en des retournements de situation sortis de nulle part "Bah non, impossible d'utiliser Programme_165768765, il a utilisé un protocole de type Gnagnagni_V3". Ah, bah s'il le dit...Ok, cool.


Résultat totalement esclave de l'action, qui s'arrête peu pour respirer, il est impossible au lecteur de se figurer la logique des mécaniques. Et par là même de réfléchir sur l'univers, de se projeter dans le récit et de deviner quelle serait la suite des évènements. Ni même de bien appréhender et assimiler les situations. Rien, nada. Ici on n'avance pas avec le livre, on est traîné derrière dans le sillon d'un boulet d'hermétisme (et qui ne cesse de tout cadrer sur l'entrejambe de son héroïne, insupportable).


Si cette volonté de nous expliquer par le récit, était déjà présente dans le premier tome. Celui-ci avait une forme d'accessibilité, certes parfois assez relative, grâce à ses enjeux plus clairement énoncés et repris, et à son casting de personnages qui ne transférait pas de corps H24.


Ici en un infernal jeu de tiroirs, le récit se fait poussif, la fin plutôt intéressante rattrape un peu la chose. Mais face à celle-ci on se demande pourquoi s'être ingénié à une construction de récit aussi faussement alambiquée pour l'amener, tant on aurait préféré y arriver plus tôt et prendre (encore un peu) plus de temps pour la développer.


Dommage

Topkapi
6
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le 3 juin 2022

Modifiée

le 16 janv. 2018

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Topkapi

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