Mär de Nobuyuki Anzai, lancé en 2003, c’est un peu comme une porte enchantée qui s’ouvre sur un univers prometteur… pour ensuite déboucher sur un couloir assez ordinaire. L’idée de départ, un jeune garçon transporté dans un monde fantastique où il doit se battre à coup de reliques magiques (ÄRMs), avait tout pour séduire les amateurs de fantasy et de shōnen. Mais la promesse de conte de fées modernisé s’efface rapidement derrière un enchaînement de clichés et de combats prévisibles.
L’intrigue débute avec Ginta, un héros typique de shōnen : naïf, enthousiaste, et un peu agaçant. Transporté dans Mär Heaven, un monde peuplé de créatures fantastiques et de méchants tout droit sortis d’un manuel du parfait antagoniste, il découvre qu’il est destiné à devenir le sauveur de ce royaume. Sur le papier, ça sonne bien. Mais en pratique, l’histoire avance comme un jeu vidéo linéaire : beaucoup de combats, peu de surprises, et des dialogues qui semblent avoir été écrits par une IA programmée pour recycler des phrases d’encouragement.
Côté personnages, on trouve une galerie variée… mais pas toujours mémorable. Ginta est attachant dans son genre, mais manque de profondeur. Les autres membres de la troupe, bien que dotés de pouvoirs intéressants, tombent rapidement dans les stéréotypes : la fille forte mais secrètement vulnérable, le mentor mystérieux, et le rival qui grogne plus qu’il ne parle. Même les méchants, pourtant bien designés, ont des motivations aussi solides qu’un château de sable face à la marée.
Visuellement, Nobuyuki Anzai fait le job : les combats sont dynamiques, les créatures et les armes magiques (ÄRMs) sont créatives, et l’univers a un charme certain. Mais le style, bien que soigné, finit par s’essouffler à force de répétitions. Les combats, bien qu’impressionnants au début, deviennent prévisibles et manquent de suspense. On devine souvent l’issue bien avant la fin, ce qui retire une bonne dose de tension.
Le problème principal de Mär, c’est son rythme. La série passe tellement de temps sur des affrontements que l’histoire et les relations entre les personnages semblent reléguées au second plan. Les moments de calme, qui pourraient approfondir l’univers ou les protagonistes, sont souvent expédiés, laissant un goût d’inachevé.
En résumé, Mär est une aventure qui aurait pu briller dans le ciel du shōnen, mais qui finit par être éclipsée par sa propre banalité. Les fans de fantasy légère et de combats magiques y trouveront de quoi passer le temps, mais ceux qui cherchent une vraie immersion ou une narration solide risquent de rester sur leur faim. Une belle idée initiale, mais une exécution qui manque de magie.